4 mai 2017

DIVERGENCE ET UNANIMISME


"La foule" by Christian Malézieux

Dieu est lent à la colère et riche en miséricorde, comme le dit Moïse dans l'Exode, et Dieu a créé non par la violence, mais par la douceur de sa parole. Et il nous donne pour modèle un règlement des conflits par la parole.
(...) L'accueil de l'autre, l'ouverture à l'autre est une qualité que Dieu apprécie. Dieu détruit Sodome parce que la ville n'a plus aucune ouverture vers autrui.
En réalité, les hommes se mettent dans des situations telles qu'ils pensent que Dieu les condamne à mort. C'est notre manière de nous représenter Dieu qui nous efface de la carte, parce que nous nous sommes rendus si haïssables, nous avons tellement contrevenu à notre aspiration d'êtres humains que nous n'arrivons plus à vivre.
Dans le Nouveau Testament, la violence de Jésus est réelle, mais c'est une violence qui construit, et non qui détruit. C'est une violence qui vise à nous remettre sur le droit chemin du bon rapport à Dieu. Là, il est pris d'un "zèle jaloux" pour Dieu, son Père, il veut honorer la véritable image de Dieu. C'est le souci de Dieu, l'honneur de Dieu qui le rend violent. Ce n'est pas une violence qui détruit des gens, elle remet les choses à leur place.
Dans de nombreux passages, Jésus se montre particulièrement tendre, guérissant, et c'est cette figure de Jésus qui domine dans le Nouveau Testament. Mais elle intègre parfois une certaine violence verbale qui traduit, je crois, une certaine rectitude.
Cette violence biblique nous dit de ne pas occulter la dimension violente de notre bagage génétique. Nous avons à reconnaître que nous sommes violents. Quand on y réfléchit, notre éducation d'enfants vise à nous faire reconnaître et domestiquer notre violence. Sans doute aujourd'hui manquons-nous de repères pour gérer notre violence, et il me semble que dans l'Eglise, nous pourrions davantage honorer le conflit, la joute, le débat, la discussion vive. Il faut se garder d'un unanimisme qui n'est que de façade et méconnaît la divergence d'opinion, la différence et une certaine agressivité qui est normale.
Donner sa place à la violence en nous, c'est la localiser, et éviter ainsi qu'elle ne déborde. Relisons la Bible, car la gestion de la violence y est très saine. Il serait dommage de l'en évacuer.

Pourquoi tant de violence dans la Bible? Anne Soupa, bibliste,

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Le monde est en agitation. Partout, les gens crient, « la paix, la paix. » Mais il n'y a pas de paix. Nos cœurs sont remplis de colère, d'envie, de violence et d’angoisse. Nous sommes assoiffés de repos, de tranquillité, mais nous ne les trouvons nulle part. Dans leur désespoir, certains imposeraient même la paix par la force, en soumettant leurs ennemis idéologiques. Les bouleversements du monde ne sont pas aléatoires. Ils sont tout simplement le reflet du vide et des aspirations futiles de nos cœurs. L’apôtre saint Jacques avait diagnostiqué les maux de notre temps : d’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? (...) Nos passions se déchaînent, et elles nous tuent.

" Comment trouver de la quiétude dans un monde anxiogène? " (extrait)
www.catholicgentleman.net/ Sam Guzman 27/04/2017



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