18 mai 2017

LE PARDON, TEL UN AIGLE






Quand notre frère a fait quelque chose contre nous, qu’une faute a été commise et nous a profondément et durablement blessés, si nous considérons cela comme impardonnable, nous nous renfermons dans nos certitudes et notre bonne conscience. (...) Si nous avons su pardonner à nos tortionnaires, alors nous aussi serons déchargés, en proportion équivalente, du poids de nos propres fautes. 
Il y a dans cette imbrication quelque chose d’extraordinairement fécond, qui nous pousse sur le chemin de l’amour total : l’amour qui pardonne et l’amour qui sauve.
Cette interconnexion nous permet de considérer chaque personne que nous rencontrons, des personnes qui composent notre cercle professionnel, familial ou amical, aux passants rencontrés dans la rue, comme providentielle dans notre vie. 
J’ai décidé, cette année, de réciter silencieusement pour chaque personne croisée dans la rue un « Je vous salue Marie ». Je me dis que ce sera peut être la seule et unique fois dans leur vie que quelqu’un priera pour eux ! De cette manière, je les confie à l’intercession de Dieu, et cela occupe utilement mes trajets à pieds !
Parce que nous sommes humains, nous voulons « trier » ceux que nous côtoyons, et il nous arrive parfois de connaître de vraies tensions avec l’une ou l’autre, ce qui nous pousse à rejeter ces personnes, à les considérer comme parfaitement négligeables dans notre vie.
Non. C’est là que Dieu nous attend précisément… et c’est là que c’est à la fois enthousiasmant et très difficile parfois : presque une ascèse. Pourquoi cette personne, qui me fait tant de mal a croisé mon chemin ? Il faut bien considérer que cette personne n’a pas été placée là par hasard.
Et à travers cette prise de conscience, l’aimer comme Jésus attend de nous que nous l’aimions. (...) Le pardon et la miséricorde sont ce qui se rapproche le plus de l’amour parfait de Dieu pour les hommes.

"Le devoir de pardon "
croire.com

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Le reniement de saint Pierre, c'est cet homme incapable d’aimer comme il l’avait promis, comme il se l’était juré. L’expérience de Pierre, c’est l’expérience de celui qui se sait pardonné, relevé, renouvelé dans la possibilité d’aimer.
« Il suffit d’un regard, d’un signe, d’un muet appel pour que le pardon fonce dessus, du haut des cieux, comme un aigle. [...] L’enfer, madame, c’est de ne plus aimer. Ne plus aimer, cela sonne à vos oreilles ainsi qu’une expression familière. Ne plus aimer signifie pour un homme vivant, aimer moins, ou aimer ailleurs. Et si cette faculté qui nous paraît inséparable de notre être, notre être même – comprendre est encore une façon d’aimer – pouvait disparaître pourtant ? »
Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne (Paris : Plon, 1936).

La miséricorde (extrait du commentaire)
prixm.org La Bible digitale 07/05/2017

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