Depuis la genèse, tout est créé par le Verbe de Dieu. Ainsi, tout notre être est appelé à la vie par la Parole. Nous sommes parole faite corps. (...) La parole demeure l’essentiel de la relation, elle peut être féconde ou meurtrière. Elle est vivifiante dans le don entier de nous-mêmes, quand elle est l’expression du plus authentique de nous-mêmes. "Que notre oui soit oui, que notre non soit non." (Mt 5, v. 37).
(...) Notre parole doit prendre le risque d’engager tout notre être, sinon, elle reste du baratin, un discours qui masque la vraie parole, contrefait notre réalité et défait celle des autres. « Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition*. » Recevoir et percevoir son corps et celui de l’autre permet de naître à soi-même. La connaissance de soi est toujours établie dans une rencontre et en relation avec un autre. La rencontre vraie, dans la tendresse ou le heurt, dans l’affrontement ou la caresse, nous fait advenir. Notre corps est le lieu du don de nous-mêmes.
* Montaigne, Essais, livre III, ch. 2
Fr Jean-Pierre Brice Olivier, dominicain
Méditation sur Jean chapitre 1, verset 3
careme.retraitedanslaville.org 06/03/2017
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Elle est belle cette parole qui donne vie. Elle est rare aussi. Il est parfois des mots qui résonnent en nous, des mots dont on sait - en les recevant, en les disant parfois - qu'ils sont vrais. Ils nous révèlent à nous-mêmes, mettent en lumière une vérité qui élargit l'horizon de notre vie, qui nous ouvre à nous-mêmes, à l'autre. Qui nous ouvre à Dieu.
Vivre la rencontre dans la parole, c'est créer des espaces en soi pour l'autre, faire de la place. N'est-ce pas alors laisser Dieu nous apprendre la vraie dimension des choses?
Elle démasque le "baratin" du monde, cette parole, ce monde révélé alors dans toutes ses couleurs criardes qui tentent d'aveugler, de fasciner, ce bruit d'assourdir, qu'on voudrait m'imposer. C'est aussi voir d'un œil neuf le beau véritable, les couleurs véritables, ce qui sans bruit, sans clinquant, dit la vie. Elle est rencontre avec des hommes, des femmes, incarnés. Des hommes, des femmes qui vivent dans le réel, sans fard et sans filet. Elle est le lieu qui ne connaît pas la honte, le jugement. Qui offre les fruits d'une terre cultivée patiemment sous le soleil de Dieu, sans chercher à se ruer sur ceux de la connaissance du bien et du mal sans vécu, sans pensée.
Notre chair, née du don que fait Dieu de lui-même, est créée pour la rencontre, avec Dieu en sa Parole, avec autre qui en sa chair la porte. Et l'offre. Car recevoir sa vie de Dieu, lui donner chair, c'est bien aussitôt vouloir la donner. Cette vie-là ne connaît que le don.
Commentaire par Audrey le 06/03/2017
sur la méditation ci-dessus
careme.retraitedanslaville.org 06/03/2017
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