L'existence historique de saint Nicolas fait l'objet de nombreuses controverses. Aujourd'hui pourtant, les spécialistes s'accordent pour situer sa naissance vers 265 ou 270 après JC, à Patare, important port de la province romaine de Lycie, au sud de l'Asie mineure, actuelle Turquie, et pour admettre que, vers 290-300, il devint évêque de Myra, autre ville de la même province, à environ 80 kilomètres à l'est de Patare. Le jour de sa mort nous est parvenu – le 6 décembre – mais pas l'année.
L'accession de Nicolas au rang d'évêque fut particulière puisque les écrits hagiographiques prétendent qu'il reçut cette dignité suite à un songe qu'avait fait un des membres de l'assemblée de prières réunie dans la ville au lendemain de la mort de l'évêque local, et qu'il passa directement de l'état laïque à l'épiscopat, prouesse que l'Église ne reconnaît que pour trois saints seulement : saint Nicolas, saint Sévère et saint Ambroise. Pour le reste de sa biographie, aucune relation contemporaine n'est avérée authentique. Sa participation au Concile oecuménique de Nicée en 325 est même contestée et il est certain que bon nombre de vitae, dont la célèbre Légende dorée de Jacques de Voragine (mort en 1298), semblent confondre Nicolas de Patare avec un homonyme, saint Nicolas, archimandrite du monastère de Sion et évêque de Pinare, qui vécut deux siècles après lui1.
Quoi qu'il en soit, la popularité de « notre » saint Nicolas, déjà réelle au VIe siècle à Constantinople et dans l'Église d'Orient, se répandit en Occident dès le VIIIe siècle, grâce aux moines orthodoxes qui cherchaient à fuir les persécutions des iconoclastes. On écrivit alors de nombreux hymnes et récits hagiographiques en son honneur et les miracles qui lui furent attribués favorisèrent des cultes de plus en plus lointains et qui se transmirent souvent jusqu'à nos jours.
"Saint Nicolas - De l'histoire à la légende"
Culture - Université de Liège (B)
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