Ne sommes-nous pas en pèlerinage sur cette terre pour mettre nos pas dans ceux du Christ, à la recherche de Dieu ?
Dieu, d’abord une intuition ? Une question ? De l’homme primitif qui enterre ses morts à l’astronome qui explore les confins de l’univers, en passant par le philosophe, l’homme s’interroge. « L’univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger », disait Voltaire.
Même le petit enfant se pose cette question fondamentale. Je me souviens de ma fille qui, à quatre ans, me demandait en ouvrant les bras sur l’horizon : « Avant tout cela, il y avait quoi ? » Nous avons conscience d’une transcendance.
Mais Dieu n’est pas qu’une idée abstraite. Alors, où Le trouver ? Où demeure-t-Il ? Portons notre regard autour de nous, sur tous les « Jean-Baptiste » qui du doigt désignent le Christ et glissent à nos oreilles des mots qui alertent : Dieu ne se capte que par le cœur, m’a-t-on dit. Ah, ce cœur, nous le protégeons peut-être un peu trop de tous ces coups que la vie nous réserve, de toutes nos faiblesses et nos insuffisances. L’armure dont nous l’entourons est parfois si épaisse qu’il ne se laisse plus atteindre. Notre terre intérieure se dessèche. Le désert s’étend en nous-mêmes.
Comment Dieu pourrait-Il y prendre racine, si nous en bloquons tous les accès ? Accepter alors de se laisser faire, d’être vulnérable, de lâcher prise et ne plus se croire invincible, se laisser toucher. Des larmes peuvent alors couler et arroser notre terre assoiffée pour que germe cette envie de Dieu. Peut alors se creuser en nous une terre, un espace où celui qui en fait la sainteté, ne demande qu’à être aspiré.
Et dans cette attente, dans cette tension vers Dieu, je répète après le psalmiste : « Je tends les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée. »* Et si Dieu était déjà dans cette soif, dans cette quête ?
Catherine Motte, Lille
avent.retraitedanslaville.org 04/12/2016
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La femme se concentre sur elle-même et pose doucement la main sur son ventre, elle attend un enfant. Nous avons tous observé ou fait ce geste ; Marie aussi.
Comme elle, appréhendons le monde par l’intérieur ; concentrons notre attention sur ce qui s’éveille en nous. Dieu se fait tout petit, s’adaptant au moindre espace qu’on veut bien Lui laisser et Il se met à y vivre, la greffe prend. Comme la future mère qui sent en elle les frémissements d’une vie qui commence, guettons le changement qui s’opère en nous. Soyons à l’affût du moindre mouvement.
Ces mouvements sont à chaque fois un trouble, un retournement. Nous réalisons avec étonnement et émotion qu’ils sont à la fois nôtres et autres, en interdépendance. Nous n’en sommes pas seuls maîtres. C’est une vie qui dépend de nous et qui pourtant a aussi sa vie propre : Dieu est là, Il agit. Il s’incarne en nous. Cela nous transforme. Et si Dieu descendait en nous pour nous donner part à sa divinité ?
Savourer ces instants et exploser de joie, de cette joie intérieure qui transparaît et qui rayonne. Barbotons dans ce bénitier dans lequel nous sommes tombés et apprenons à nager et à découvrir la profondeur d’une vie spirituelle. La vie acquiert une autre dimension qui nous entraîne à dire ces quelques mots que Jésus nous a confiés : « Notre Père, qui es aux cieux… » * Ils sont si doux à prononcer. S’instaure alors une conversation intime avec Celui qui nous habite.
Catherine Motte
"Regard intérieur"
avent.retraitedanslaville.org 08/12/2016
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