19 novembre 2016

SAINT MARTIN LE MISÉRICORDIEUX






Il y a 1 700 ans, loin de notre pays, Martin voyait le jour.
On raconte qu’au terme de sa vie, fatigué d’avoir œuvré pour le Christ et son Église, l’évêque de Tours fit cette prière : « Mon Dieu, si tu as encore besoin de moi, je suis ton homme. Mais si tu estimes que j’ai accompli mon devoir, alors, s’il te plaît, relève-moi de mes fonctions. »
Le jour où j’ai eu vent de cette prière se sont envolées quelques idées sombres.
Petit cadeau de mon saint patron, cette prière m’a soulagé un peu de la peur de mourir.
Car cette prière nous dit ceci : la mesure de notre vie, ce n’est pas le compte inquiet de nos années, c’est l’épanouissement en nous de Dieu.
L’aventure terrestre dure autant que Dieu prononce notre nom en le mêlant à l’histoire du monde.
Elle cessera comme s’éteint l’écho d’un appel. Nulle crainte à avoir pour qui consent à être l’outil dans la main de Dieu : « le Dieu, non des morts mais des vivants », ainsi que l’Évangile le nomme, n’ôte la vie à son disciple ni avant, ni après, ni trop tôt, ni trop tard.
Quand on marche à la suite de Jésus, on n’a plus 40 ans, on n’a plus 60 ni 80 ans : on a le temps qu’on prend pour rendre un service.
On a l’âge incalculable d’une histoire d’amitié.
On a la Vie devant soi.

Martin Steffens, agrégé de philosophie
in Blog seraphim-marc-elie.fr 14/11/2016

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En cette année 2016, la coïncidence du jubilé de la miséricorde et du 1700e anniversaire de la naissance présumée de saint Martin sur le territoire de l’actuelle Hongrie nous invite à redécouvrir cette grande figure de sainteté et sa postérité spirituelle dans la lumière de la miséricorde divine. Un tel rapprochement n’est pas artificiel, comme le montre le fait, au demeurant peu connu en France, que saint Martin est volontiers désigné, dans la tradition chrétienne orientale, comme « le Miséricordieux ». Tel est d’ailleurs le nom de la petite paroisse orthodoxe de Tours aujourd’hui : Saint-Martin le Miséricordieux.
Un tel qualificatif fait naturellement référence à la scène universellement connue du partage du manteau avec le pauvre d’Amiens. Mais la vie de Martin ne se limite pas à cette image édifiante. Et de même qu’il ne serait pas juste de réduire la vie et l’œuvre de Martin au manteau partagé, si belle et significative soit cette scène, de même l’on doit se garder de réduire la miséricorde au seul partage de biens matériels, même s’il s’agit incontestablement d’une exigence évangélique. C’est toute la vie de Martin, ou du moins tout ce que nous en savons, qui nous permet d’aborder les multiples facettes du mystère de la miséricorde divine et de ces œuvres de miséricorde dont le pape François, dans la bulle d’indiction du jubilé, nous rappelle la liste*. En outre, la vie de saint Martin, si l’on peut dire, ne se limite pas à sa vie terrestre : lorsqu’il meurt en 397, c’est une véritable nouvelle vie qui débute pour ce saint, tout de suite vénéré comme l’un des plus grands hommes de Dieu que les Gaules aient connu.

Extrait de la conférence "Postérité et actualité spirituelle de Saint Martin de Tours"
par Don David Gilbert
communautesaintmartin.org

* Liste des oeuvres de miséricorde corporelle et spirituelle sur f.m.wikipedia.org

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