Les versets laissés intacts nous donnent à lire une leçon proprement divine.
Après l’attentat du 11 septembre 2001, alors que les pompiers s’affairent encore et pour longtemps à déblayer les ruines, l’un deux fait une découverte pour le moins étrange : une Bible incrustée dans un morceau d’acier fondu. Ouverte à la page du Sermon sur la montagne, la Bible était complètement collée. En 2002, un pompier a remis ces pages au photographe Joel Meyerowitz, qui travaillait sur le site.
Athur Herlin, journaliste
in " Une Bible trouvée en enfer"
aleteia.org 13/09/2016
Sortons d’une lecture « habituée » des Évangiles, – Péguy n’a pas de mots trop durs pour flétrir l’habitude comme un des fléaux de l’âme – qui provient à peu près inévitablement hélas d’une éducation chrétienne (mais elle a d’autres mérites !). On ne fait plus attention ni à la lettre ni à l’esprit, ni aux données historiques et géopolitiques. Nous avons des oreilles, mais nous n’entendons plus. L’auteur donne l’exemple : il n’est pas helléniste, dit-il, mais il s’est mis au grec pour se familiariser avec la langue des Évangiles. C’est en effet essentiel.
Restons libre. Qui est habitué est soumis. La lecture libre met aux prises la foi et la raison. Le texte est sacré, mais on peut – on doit – le lire à cette pointe de nous-mêmes où l’étonnement, le bon sens, l’esprit critique, le doute même, toutes instances filles de la raison, ont voix au chapitre. L’auteur ne s’en prive pas et ose avouer que, pour lui, la résurrection de Lazare, racontée par le seul Jean, est un épisode qui a quelque chose de suspect. Mais en même temps il montre que c’est exactement ce que veut Jésus, qui ne s’impose jamais. Ni dans ses guérisons, qu’il soumet à la foi de l’infirme, ni dans ses « miracles », qui relèvent du service ou du sauvetage. Ni même dans son identité. Moins souvent « Je suis », que « Pour vous, qui suis-je » ?
On peut douter. On peut ne pas vouloir savoir. François Taillandier fournit lui-même les innombrables objections possibles, et son texte est hérissé de points d’interrogation. Mais retournement soudain : ce sont ces objections et ces interrogations qui apportent le témoignage irrécusable : il y a deux mille ans, quelque chose s’est passé, qui a changé le monde. Quelqu’un a paru, qui a prononcé des paroles, qui ne sont pas de cette terre. Et depuis lors, rien d’équivalent à cette révélation. L’homme reste libre de croire ou de ne pas croire. Il le faut : sans cette liberté, le message perdrait tout son sens. Cette liberté, sans laquelle il n’est pas d’amour, est le cœur même de l’Incarnation.
Bernard Plessy
Commentaire sur l'ouvrage "Jésus", par François Taillandier
aleteia.org
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