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Ces dernières années de nombreux écrivains et théologiens accordent enfin au linceul de Turin la place qui lui revient : celle d’un cinquième évangile.
Le visage de Jésus ressuscité n'est apparemment pas facile à identifier, puisque ses proches ne l'ont pas reconnu en plusieurs circonstances après Pâques. Laissons donc à l'artiste la responsabilité de ce beau visage inspiré autant que possible du linceul de Jésus.
Laissons le mot de la fin à une accoucheuse expérimentée :
- Quand la tête est passée, le corps suit.
Cette courte parabole signifie ici :
Jésus, tête du corps formé par tous les chrétiens, est ressuscité et son linceul en est le signe, le témoin explicite. L'église universelle l'est à sa suite dès aujourd'hui dans la foi et l'espérance et tout chrétien qui vit de lui le sera bientôt physiquement dans la miséricorde de son créateur.
Extrait de "Chemin de résurrection - 9 regards sur le linceul
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Croire en Jésus, c'est croire qu'il est vivant. C'est croire tout court, c'est-à-dire croire en la vie, en l'amour. Si Dieu ne nous fait pas franchir la mort, il n'est pas le Vivant, puisqu'il pactise avec elle. Il n'est pas non plus Amour, puisqu'il consent à notre destruction. Dans un autre langage, disons que si ce qui est à la source, à la racine de tout ce qui existe, n'engendre que du provisoire, il ne nous reste qu'à tuer le temps, à nous distraire en attendant la fin et en évitant d'y penser. Si le Christ n'est pas ressuscité, "mangeons et buvons car demain nous mourrons", dit Paul. À vrai dire, il semble qu'il y ait dans les tréfonds du subconscient humain une secrète espérance, une foi en la vie qui soutient toute notre activité, toute notre inventivité. Cette "foi" vécue mais non pensée se voit confirmée par le message évangélique. C'est l'un des sens du début de bien des paraboles : "Le Royaume des Cieux est semblable à". La foi accomplie, parvenue à son expression ultime, se trouve préfigurée dans la vie ordinaire des hommes. L'Évangile est l'annonce de cette bonne nouvelle : la foi en la vie a raison, et cette Vie va bien au-delà de ce que nous pouvons espérer spontanément. Ce dépassement de l'espérance première peut rendre difficile notre foi en la résurrection du Christ. Il nous est demandé une foi qui surmonte notre certitude d'avoir à passer par la mort. Ce passage est indispensable car c'est en lui que notre foi trouve toute sa perfection, privée qu'elle est alors de tout support sensible. Il ne lui reste que la Parole qui la fait être, et nous fait être.
Le couple "voir-croire" hante l'Évangile selon saint Jean. On voit les signes que Jésus accomplit et, à cette vue, on croit. Quand tout se passe bien, car beaucoup voient et ne croient pas. En quoi consiste cette foi ? À vrai dire, elle n'atteint pas sa perfection du premier coup. (...) Il restera encore à comprendre que sa royauté n'est pas de ce monde. "Mon Seigneur et mon Dieu". Pour en venir là, il aura fallu que l'apôtre Thomas "voie" les preuves de la Résurrection. Mais alors, la foi dépassera le fait de "croire en des choses" à propos de Jésus, pour devenir foi en lui, relation de confiance et d'amour. (...) La foi n'est plus liée à la vue d'une présence ou d'une absence, mais à l'audition de la Parole (Romains 10,17), qui nous vient par ce nouveau corps du Christ qu'est la communauté des croyants.
P. Marcel Domergue, jésuite
Commentaire "Croire en la vie"
Croire.com
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