Quand l’ange devant le tombeau ouvert dit : « Il n’est plus ici, Il vous précède en Galilée » et qu’un instant plus tard, voici Jésus lui-même qui se présente aux femmes en leur disant : « Shalom ! », elles lui saisissent les pieds, dit l’Evangile. C’est bien Lui, c’est bien son corps, elles le touchent, Il est là ! Dans un autre évangile, Marie Madeleine croit rencontrer le jardinier et elle ne reconnaitra finalement Jésus que lorsqu’Il l’appellera par son nom. Nous verrons aussi Thomas toucher ses plaies alors que Jésus est entré dans la pièce sans avoir besoin d’ouvrir la porte. Un autre récit nous le montrera mangeant avec deux disciples à Emmaüs. Là aussi ils ne le reconnaîtront pas tout de suite, mais seulement quand il va rompre le pain, et alors disparaître à leurs yeux. Ce n’est pas un esprit, ce n’est pas un revenant, c’est totalement inédit ! Il est là en chair et en os, mais Il est là autrement, d’une manière stupéfiante et complètement mystérieuse pour nous. Nous ne comprenons pas, cela dépasse notre entendement, comme celui des disciples ! D’où vient cette autre réalité de présence ? Il y a comme une mutation, un saut de qualité.
Dans la Résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d’être homme a été atteinte, qui est dans le temps mais en même temps hors du temps, qui est dans l’espace mais en même temps hors de l’espace. Pourtant ce que nous constatons ici n’est que la conséquence de cette résurrection, ce qui change le monde et qu’il faut regarder avec émerveillement, c’est la victoire du Christ sur les forces de la mort.
Quand nous disons que Christ est ressuscité, nous proclamons qu’il a gagné son combat, qu’il est victorieux sur la mort et sur le prince de la mort. (...) Cette victoire du Christ, c’est la victoire de toute l’humanité. Victoire personnelle par laquelle aujourd’hui je sais que je peux dire non à Satan. Je ne suis plus dans ses filets, ni dans ses mains et même s’il me tente et me fait tomber, je peux saisir une autre main, celle du Vainqueur, celle que Jésus me tend pour me tirer de mes enfers.
Père Pascal, diacre orthodoxe
Extraits de la-lettre-de-bethanie-132
centrebethanie.org 28/03/2016
Extraits de la-lettre-de-bethanie-132
centrebethanie.org 28/03/2016
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Pâques ! De l’extérieur, dans les médias, on va mentionner, vers la fin des niouzes, que c’est une grande fête pour les chrétiens. Et dans le meilleur des cas, on précisera que ce qui est célébré là, c’est la résurrection du Christ. (...) Après tout, Pâques, c’est la même chose chaque année…
Et pourtant, la nouvelle est bien plus énorme que tout ce qui peut faire les gros titres et ça a tout de même changé pas mal de choses dans l’histoire du monde. Seulement voilà : une résurrection, c’est quoi au juste ? (...) Ce qui empêche de saisir l’ampleur d’un événement pour lequel le qualificatif « sismique » reste décidément étriqué, c’est d’abord que l’idée même de résurrection laisse indifférent. Et pour une raison toute simple et toute bête, qui est que ce qui la précède nécessairement, à savoir la mort, est soigneusement et efficacement refoulé dans l’abstraction : on en parle le moins possible, parce qu’on pense que vivre requiert de l’oublier ; on espère trépasser sans s’en apercevoir, sans angoisser, grâce aux progrès de la médecine. De surcroît, avec la perspective du transhumanisme, l’immortalité pourrait bien être pour demain, ou au pire après-demain, avec ce que laissent entrevoir la génétique, la biologie, l’informatique, les nanotechnologies et les sciences cognitives. Quand la mort est refoulée ou réputée en passe de devenir évitable, on n’a que faire d’une résurrection, n’est-ce pas ?
(...) La mort n’est pas une bonne chose, elle est même un scandale, en raison des souffrances qu’elle inflige non seulement à ses victimes, mais encore à leurs proches. Cependant, la résurrection de Jésus, qui fait suite à une mort particulièrement injuste et atroce, ne répare pas seulement un mal en l’effaçant. (...) Rien n’est gommé : au contraire, le Ressuscité porte les marques et les plaies de sa Passion.
Pâques est inséparable de la Croix. La Résurrection ne supprime pas la mort ; elle l’engloutit dans la vie qui est reçue et consiste à se donner. Pâques fait saisir que la mort n’est que la fin d’une vie qui ne peut rêver que de pétrification, et que vivre vraiment, c’est se recevoir pour se donner, sans rien garder – donc s’appauvrir et, d’une certaine façon, mourir un peu chaque jour. Ce n’est pas l’anéantissement, la disparition ; c’est l’absorption de la mort dans la vie. (...) La joie de Pâques, c’est celle qu’inspire la bonne nouvelle que la mort n’est pas forcément la fin, mais peut être le moyen d’entrer, par la grâce de Dieu, dans la vie que la gratuité du partage et de l’échange affranchit de toute limite.
Jean Duchesne, membre de l’Observatoire Foi et Culture
Extraits de " Ce que change Pâques "
aleteia.org 27/03/2016
Et pourtant, la nouvelle est bien plus énorme que tout ce qui peut faire les gros titres et ça a tout de même changé pas mal de choses dans l’histoire du monde. Seulement voilà : une résurrection, c’est quoi au juste ? (...) Ce qui empêche de saisir l’ampleur d’un événement pour lequel le qualificatif « sismique » reste décidément étriqué, c’est d’abord que l’idée même de résurrection laisse indifférent. Et pour une raison toute simple et toute bête, qui est que ce qui la précède nécessairement, à savoir la mort, est soigneusement et efficacement refoulé dans l’abstraction : on en parle le moins possible, parce qu’on pense que vivre requiert de l’oublier ; on espère trépasser sans s’en apercevoir, sans angoisser, grâce aux progrès de la médecine. De surcroît, avec la perspective du transhumanisme, l’immortalité pourrait bien être pour demain, ou au pire après-demain, avec ce que laissent entrevoir la génétique, la biologie, l’informatique, les nanotechnologies et les sciences cognitives. Quand la mort est refoulée ou réputée en passe de devenir évitable, on n’a que faire d’une résurrection, n’est-ce pas ?
(...) La mort n’est pas une bonne chose, elle est même un scandale, en raison des souffrances qu’elle inflige non seulement à ses victimes, mais encore à leurs proches. Cependant, la résurrection de Jésus, qui fait suite à une mort particulièrement injuste et atroce, ne répare pas seulement un mal en l’effaçant. (...) Rien n’est gommé : au contraire, le Ressuscité porte les marques et les plaies de sa Passion.
Pâques est inséparable de la Croix. La Résurrection ne supprime pas la mort ; elle l’engloutit dans la vie qui est reçue et consiste à se donner. Pâques fait saisir que la mort n’est que la fin d’une vie qui ne peut rêver que de pétrification, et que vivre vraiment, c’est se recevoir pour se donner, sans rien garder – donc s’appauvrir et, d’une certaine façon, mourir un peu chaque jour. Ce n’est pas l’anéantissement, la disparition ; c’est l’absorption de la mort dans la vie. (...) La joie de Pâques, c’est celle qu’inspire la bonne nouvelle que la mort n’est pas forcément la fin, mais peut être le moyen d’entrer, par la grâce de Dieu, dans la vie que la gratuité du partage et de l’échange affranchit de toute limite.
Jean Duchesne, membre de l’Observatoire Foi et Culture
Extraits de " Ce que change Pâques "
aleteia.org 27/03/2016
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