25 mars 2016

CORRESPONDANCE DE LA VIE ET DE LA MORT



Annonciation by Joseph Aubert (1849-1924)
Annonciation. Même si elle ne sera pas célébrée aujourd'hui, Jésus est conçu par l'Esprit. Aujourd'hui, il remet l'Esprit. Aujourd'hui il prend chair en Marie. Aujourd'hui sa chair est offerte, pour toute chair, pour toute vie.

Audrey le 25/03/2016 
carêmedanslaville.org

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Certes, la liturgie veut qu’aujourd’hui, on ne fête pas l’Annonciation. (...) Et pourtant, quel espoir dans cette correspondance originelle ! La vie qui triomphe de la mort et Dieu qui triomphe du Mal, et le Pardon  du Christ sur la Croix pour tout abolir. Il y a, dans ce jour du printemps, le noeud nuptial de la vie et de la mort accouchant de la Résurrection éternelle. Tout se résout dans l’opération poétique de Dieu, les malheurs et les bonheurs. Eternellement, l’ange Gabriel se penche sur Marie pour lui annoncer comment l’Esprit l’a fécondée. Eternellement nous laissons notre âme baigner dans cette Bonne Nouvelle. Eternellement, dans le spectacle des fontaines de sève qui sourdent dans l’herbe neuve, dans la fleur des vergers, dans l’ivresse des merles, nous nous rappelons les mots de Gabriel à Marie et cette puissance à l’oeuvre qui sanctifie tout – jusqu’à la mort qui signifie, qui devient, vie et fait vivre la vie.

Christiane Rancé
Extrait du billet du 20/03/2016
blog.pollen.croire.com

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Crucifixion by Joseph Aubert (1849-1924)
Descendre dans nos rues, marcher aux côtés de l’homme, dans la nuée, dans une présence invisible ou une brise légère (cf. 1 Rois 19), voilà que cela n’a pas encore suffit à Dieu, parce que le Très-Haut n’a d’autre désir que de venir au plus près de l’homme.
Alors, il s’est invité dans sa propre création, afin de s’y établir. Dans son immense humilité, Il a choisi le chemin de tout enfant d’homme : celui de la femme. Le voici donc dans la maison d’une femme, une femme sans importance ! Il est entré chez elle. Étonnons-nous ! Cette fois, Il l’a vraiment quittée, la hauteur de son balcon. Il est chez elle, Il lui parle. Il entre en conversation avec elle, avec une merveilleuse délicatesse : « Je te salue, comblée de grâce » et Marie, sans orgueil, sans peur, avec une profonde écoute, une écoute dans toute la vérité de son être, dialogue avec le Très-Haut, qui vient dans sa maison ordinaire et dans l’ordinaire de sa vie. C’est peut-être parce que c’est trop simple, trop normal, que nous avons du mal à y croire !
Si Dieu est venu dans la maison de Marie, il peut donc aussi venir chez moi ? S’il venait, quel serait alors l’accueil que je lui réserverais ? Je peux claquer la porte, verrouiller, barricader. Je pourrais même installer un système d’alarme pour m’avertir de sa visite. Il se peut d’ailleurs que j’aie déjà prévu cette installation, au fond de moi, au cœur de moi. Qui sait, si Dieu entrait ? Pourquoi ne pas désactiver mes alarmes, déverrouiller ma porte, ouvrir ma maison, comme Marie ?

Soeur Anne Orcel, salésienne de Don Bosco
signedanslabible.org 08/12/2015

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Si vous n’avez pas senti Dieu dans les choses les plus simples, à la maison,vous n’avez pas encore trouvé le Dieu de la vie. Dieu se révèle dans la simplicité de la vie quotidienne : Sainte Thérèse d’Avila affirmait que Dieu était parmi les casseroles, dans la cuisine. Mais qu’est-ce que cela signifie ?, que le Seigneur de l’univers se déplace parmi les pichets, les pots, les plats, les casseroles et les poêles ? La réponse est suivante : Dieu dans la cuisine, cela signifie emmener Dieu sur le territoire de la proximité.
L’Annonciation, un événement colossal, arrive aussi dans le contexte de la vie quotidienne, sans témoins, loin des lumières et des émotions du temple. Une journée quelconque, dans un endroit quelconque, une jeune femme quelconque. La première annonce de la grâce de l’Évangile est livrée dans la normalité d’une maison. Et c’est là que Dieu vous touche.
La vie de Marie nous aide à réparer la déchirure la plus dramatique de notre foi où Dieu de la religion est séparé de Dieu de la vie: la Vierge, comme la femme de la maison, nous lance un énorme défi : passer d’une spiritualité qui est basée sur la logique de l’extraordinaire à la mystique du quotidien.
Dieu arrive dans cette vie quotidienne avec une promesse du bonheur: en accueillant les premières paroles de l’Annonciation « Réjouis-toi, Marie », la Vierge nous rappelle que la foi est une confiance joueuse ou ce n’est pas la foi. Marie entre en scène comme une prophétie du bonheur pour nos vies, comme une bénédiction de l’espérance, consolante, qui descend sur notre mal de vivre, sur les solitudes souffrantes, sur les tendresses niées, sur la violence qui nous menace, mais qui ne gagnera pas, parce que la beauté est plus forte que le dragon de la violence, comme assure l’Apocalypse. Et l’ange avec ce premier mot dit qu’il y a un bonheur dans la foi, un plaisir de croire.
(...) Dieu est à l’œuvre dans nos relations, Il parle dans les familles, dans nos maisons, dans le dialogue, dans le drame, dans la crise, dans les doutes, dans les élans. En même temps, Dieu ne vole pas de l’espace à la famille, n’envahit pas, Il ne blesse pas, Il ne soustrait pas, Il cherche un oui pluriel qui devient créatif parce qu’il est la somme de deux cœurs, la somme de beaucoup de rêves et de tant de travail patient.
Enfin, la dernière question est celle de Marie qui a demandé à Dieu le « comment » de la réalisation de la promesse: Avoir des doutes, poser des questions est un moyen de se tenir devant le Seigneur avec toute la dignité humaine car j’accepte le mystère, mais en même temps, j’utilise toute mon intelligence. 
Il n’est dit nulle part que la foi granitique soit meilleure que la petite foi entrelacée par des questions : En fait, ce qui me donne de l’espoir est de voir comment dans le peuple de Dieu continuent à grandir les questions, personne ne se contente plus de réponses …de paroles déjà entendues… L’époque où tous se taisaient devant le prêtre était-elle une époque de foi meilleure? Je crois que c’est vraiment le contraire, et si c’est plus fatiguant pour nous, c’est aussi un alléluia.
(...) Sans le corps de Marie, l’Évangile perd corps» c’est pourquoi tous les chrétiens «sont appelés à être mères de Dieu, parce que Dieu a toujours besoin de venir au monde.

P. Ermes Ronchi, Radio Vatican.
Extrait de la méditation sur l’Annonciation à Marie
zenit.org 12/03/2016

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