(...) Si vous vous posez des questions sur la façon de transmettre, relisez les Évangiles dans cette perspective : regardez comment le Christ s’y prend, avec sollicitude et beaucoup de patience.
Tout ça pour quoi ? Jésus passe trois ans à enseigner les disciples, en trois heures ils se débinent tous. Comme si ça n’avait servi à rien. Ils L’abandonnent avant même son arrestation, et Pierre va jusqu’à Le trahir. Ce n’est guère plus brillant après la Résurrection. Thomas doute, les autres hésitent à croire malgré le témoignage des femmes qui, elles, ont tout compris. Après l’Ascension, ils se recroquevillent de trouille au Cénacle. À vue humaine, ils sont irrécupérables. Échec total. Pourtant, ils ont reçu plus que quiconque ! IIs ont bénéficié d’une chance que personne d’autre ne connaîtra ici-bas : jouir de la vision directe du Christ, avoir été choisi par Lui, partager son intimité et ses enseignements.
Vous n’avez pas l’impression de retrouver la situation de vos enfants qui ont abandonné la foi, qui n’osent plus prier, qui sont envahis par le doute, qui ont dérivé parfois vers les ravins de la mort ? Peut-être vous êtes-vous reconnu vous-même dans ces Apôtres ? C’est vrai que pour se convertir, il va leur falloir un sacré coup de tonnerre ! Lequel arrive un dimanche matin dans un ciel clair, accompagné du feu du Ciel. L’Esprit promis fait son entrée dans leur vie. Tout va changer !
Ah bon, et l’Esprit va également entrer comme ça dans la vie de nos enfants ? Eh bien oui, comme dans la nôtre, mais le lieu et l’heure ne nous appartiennent pas. Nous avons simplement à apprendre la confiance. Oui, pas toujours facile. Mais cet Esprit Saint nous aide à comprendre que la transmission repose sur une trinité.
En premier lieu, c’est bien entendu transmettre le contenu des vérités de la foi… avec foi ; nous le savons d’autant plus que nous avons constaté les ravages d’une catéchèse édulcorée. Ensuite, c’est communiquer l’apprentissage de la vie chrétienne, celui d’une foi agissante par l’amour et la charité. Ces deux points sont indispensables mais sont inopérants sans une perspective complémentaire, qui permet d’entrer dans l’espérance : éduquer, c’est donner les moyens à un être humain d’être libre. C’est, à travers l’héritage reçu des autres, de nos parents ou d’autres pères et mères de substitution, que nous avons à notre tour trouvé notre propre singularité et forgé notre liberté d’adulte et d’enfant de Dieu. Des enfants libres, sentinelles de l’invisible, qui à leur tour veilleront sur l’héritage des enfants de Dieu dans l’attente du Royaume.
Emmanuel Bourceret, essayiste
"Transmission de la foi : apprenons-leur à être les enfants libres de Dieu" (extrait)
famillechretienne.fr 27/08/2015
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