1 mai 2015

QUELLE PAIX RECHERCHONS-NOUS ?



Image croire.com

Des synagogues, des mosquées et des églises sont attaquées en France. Des sépultures profanées. Des croyants menacés, et parfois, tués. Nous, catholiques, juifs, musulmans, refusons de céder à la peur. Ce serait faire le jeu de ceux qui cherchent à nous dresser les uns contre les autres, à nous diviser.
Nos lieux de culte sont des lieux de foi, de paix et de fraternité. Cette diversité spirituelle est une richesse pour notre pays. Il est de notre responsabilité collective de la préserver. Restons unis dans la solidarité nationale. Et soyons tous, plus que jamais, les gardiens de nos frères.
La paix est promise par le Christ ! Elle est donnée aux hommes de bonne volonté, pourtant elle est si fragile. Aujourd'hui encore la paix est menacée, qui se battra pour elle ?
Cette semaine, croire s’associe à la démarche de Pèlerin, qui, en écho au projet d'attentat contre deux églises à Villejuif, lance un bel appel à la fraternité cosigné par Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris : "Soyons tous les gardiens de nos frères. Plusieurs personnalités religieuses et intellectuelles sont sollicitées pour signer aussi cet appel. Associez-vous à cette démarche et soyez nombreux à signer en ligne cette pétition, pour que la peur et la division ne l’emportent pas…

http://www.pelerin.com/L-actualite-autrement/Les-enjeux-du-dialogue-interreligieux/Violences-contre-les-religions-notre-appel-a-la-fraternite 

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef 
croire.com  30/04/2015

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Posons-nous une question : Quelle paix recherchons-nous ? Voulons-nous "avoir la paix" ? Vouloir "avoir la paix" à tout prix dans le quotidien, nous entraîne parfois dans des attitudes illusoires. (...) Il ne suffit pas d’avoir la paix pour être en paix. C’est ainsi que la paix s’impose comme un bien spirituel.
Nous ne savons plus faire usage, selon Dieu, des facultés spirituelles, véritables puissances de l’âme, que Dieu a déposées en l’homme dès sa création : La "puissance désirante", donnée pour désirer Dieu, tendre et s’élever vers lui et s’unir à lui ; la "puissance irascible", donnée comme une force de détermination, de rassemblement de l’énergie à appliquer en un seul point, Dieu, afin de lutter pour lui et avec lui ; la "puissance raisonnable" donnée pour sortir de nos obstinations intérieures et de nos certitudes, pour élargir notre vision, purifier nos pensées et ainsi, nous libérer des ténèbres de l’ignorance.
Détournées de leur objet, les puissances de l’âme, au lieu d’être des moteurs d’accomplissement et d’élévation, deviennent puissances d’ensevelissement et de souffrance. C’est ainsi que nous ouvrons la porte au "monde des passions". (...) Or, il y a une sorte de tolérance qui masque ces passions et nous rend aveugles. Il faut parfois qu’elles atteignent une très grande intensité pour que nous puissions en prendre  conscience. Nous avons ainsi l’illusion d’être en paix alors que nous sommes en guerre, contre nous-mêmes, contre les autres et même contre Dieu.  Comment, dans ces conditions prétendre être artisan de paix ?
Que faire pour "être en paix" ? Se réconcilier avec Dieu et "faire la paix". (...) Aspirer à réaliser la Béatitude « Bienheureux ceux qui font œuvre de paix » (Matthieu. 5, 9). S’ouvrir à la bonté, à la patience, à la compréhension, à la sollicitude, à la miséricorde. Mais aussi, intégrer la totalité de notre humanité, y compris toutes nos zones d’ombre pour en faire humblement un chemin vers Dieu. Cette attitude nous aidera à devenir plus humain, à ne pas couper les liens et à nous avancer vers l’autre. A maintenir l’esprit de fraternité en dépit de toutes les ruptures.
(...)

Suzanne Giuseppi-Testut, franciscaine séculière 
croire.com

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