6 mai 2015

BAPTISÉS OU NON, TOUS AIMÉS DE DIEU



Qui suis-je? Un peu du limon de la terre (cf.Gn 2,7) animé par un souffle divin. Lorsque je dis "limon de la terre", je sous-entends ma nature constituée d'un certain nombre d'instincts, de tendances, d'aspirations, de dons, en un mot d'éléments mêlés qui, depuis des millénaires, prennent leur racine dans une succession de générations. (...)
Par contre, le souffle divin m'attire vers Dieu et m'entraîne au-delà de ma nature. Il est en moi la présence invisible de Dieu qui me fait peu à peu le découvrir et le reconnaître à mesure qu'il prend corps en moi et grandit en moi. "Je suis un homme spirituel"; en un mot, ni ange ni bête. Je suis un homme debout. Je colle à la terre, mais je tends vers le ciel.
(...) Baptisés ou non, tous les hommes sont comme moi créés par Dieu, aimés de Dieu et appelés inlassablement à devenir par Jésus-Christ fils de Dieu. C'est pourquoi, sans en mépriser aucun, je dois les aimer tous comme mes frères. 
Qui suis-je? En raison de ces deux tensions, divergentes en moi, de l'homme charnel et de l'homme spirituel, je suis un pécheur, un champ de bataille. Et je suis en combat permanent pour mon unité par la subordination du charnel au spirituel. Ce combat m'impose une succession de choix et d'options dans ma vie quotidienne. Si je suis un chrétien, je ne suis pas seul en ce combat, j'y suis avec Jésus-Christ.
Photo video Le Jour du Seigneur
Mon "être" véritable est une création que Dieu fait avec moi. D'où la nécessité absolue pour moi, comme pour tout homme, de savoir où je me situe. En tout premier lieu, me connaître pécheur et éprouver le besoin de Dieu. Car le "juste", cet homme qui se croit en règle, qui n'a donc pas besoin de Dieu, ne peut pas le rencontrer. "Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs." (Mt 9,13)
(...) C'est à travers cette nature, ce capital humain, que je suis appelé à devenir celui que je dois être. Certes, les données humaines sont variées, comme sont divers les terrains de la nature: il y a des terres riches, des terres pauvres... Il ne peut y avoir que du blé, il faut aussi du seigle. Il ne peut y avoir que de l'or, il faut aussi du fer. La palette de Dieu est composée de toutes les teintes. Tout est dans l'ordre lorsque chaque fruit atteint sa plénitude dans le verger de Dieu et ne défigure pas son Créateur. 
Photo aleteia.org
Je suis partie d'un tout. Je ne suis pas le centre, je ne suis pas le tout. Pourquoi se plaindre si souvent de ce que nous sommes? Regretter de n'être pas un autre? Le champ de Dieu a besoin de diversité, la diversité contribuant à une harmonie dans l'unité.

Marguerite Ph.Hoppenot, 
fondatrice du Mouvement oecuménique international Sève
in "Midi sur le monde", éd. Anne Sigier, Québec, 2002

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