5 février 2015

LE DEVOIR D'IMPRÉVOYANCE






S'assurer le lendemain, penser à l'avenir, mettre de côté, travailler pour ses vieux jours: ces immuables et sûrs préceptes des familles, cette solide morale des écoles, ne sont-ils pas à bon droit l'idéal le plus constant de tout être normalement bâti, désireux de remplir dignement sa place en ce monde? (...) Or Dieu défend qu'on amasse. (...) Malédiction sur celui qui veut plus qu'il ne lui faut, qui rassemble autour de lui pour les jours à venir le bien qui était aujourd'hui la part de ses frères.
Économiser ne veut pas dire: mettre de côté - c'est par abus, par mauvaise habitude, par déviation, que l'on applique le mot à ce qui est la déformation, la caricature de la chose. Économiser, cela veut dire utiliser au mieux, faire rendre aux ressources dont on dispose le maximum, avec le minimum de perte. C'est donc éviter le non-emploi au même titre que le gaspillage, qui est le mauvais emploi. La véritable économie, c'est d'employer ce que l'on a.
"Bienheureux les pauvres en esprit" (Mt 5,3). C'est-à-dire bienheureux ceux-là - qu'ils possèdent ou non de l'argent - qui ne sont pas possédés par lui (...). Plutôt que de nous user à discuter avec Dieu l'emploi de ces biens périssables, pourquoi ne pas Lui en remettre dès aujourd'hui la libre disposition? (...) Ses impérissables greniers sont le seul lieu où nos sacs de mérites et nos sacs de vertus (Péguy) et les âmes immortelles de nos bien-aimés soient à l'abri des entreprises dangereuses de notre ignorance, de notre égoïsme, de notre perversité, de notre avarice, le seul lieu où tout ce que nous possédons de valable et de cher soit à jamais prélevé du mal et de l'anéantissement. C'est toujours le même calcul: donnons-Lui tout, pour qu'Il nous garde et nous rende tout.

Isabelle Rivière (1889-1971)
in "Sur le devoir d'imprévoyance" 1933
famillechretienne.fr supplément du n° 1933

*****
"Dieu n'enlève rien et Il donne tout"
Benoît XVI

*****

La sobriété et la beauté peuvent se rencontrer: la création est belle, magnifions-la. Une belle table pour le repas, des vêtements simples et beaux, un logement meublé harmonieusement, de belles fêtes, des fleurs... Bref, de la beauté pour réjouir le coeur!
Le montant des dons aux pauvres est celui que nous donnerons avec joie. L'un des fruits du détachement, c'est la joie.
Il faut refuser de comparer ses biens aux autres (...) Se réjouir de ce qu'on reçoit. Tout cela avec Dieu: c'est Lui qui nous libère de l'avoir!

Thierry et Mick des Lauriers
"Comment se libérer de l'argent?" (extraits)
famillechretienne.fr supplément du n° 1933

*****
"On ne peut servir Dieu et Mammon"  Mt 6,24
Le mot mâmôn, dans le judaïsme au temps de Jésus, désignait la richesse, le gain (souvent le gain mal acquis), mais aussi les sécurités illusoires de ce monde, opposées à la confiance des "pauvres" d'Israël en leur Dieu.

http://jubilatedeo.centerblog.net

Aucun commentaire: