1 novembre 2014

AVEC MARIE UN SURCROîT D'HUMANITÉ






Vivre avec Marie, c’est se donner un surcroît d’humanité. Voilà que nous découvrons un nouvel aspect des saints et de Marie : ils sont des champions d’humanité.
Comme mère, Marie présente une autre dimension, celle du sens de la responsabilité. L’amour est toujours tempéré par le sens de la responsabilité qui ouvre à l’enfant les routes de la liberté. Entre la mère et l’enfant, il y a une union faite de mille choses, et en même temps une distance pour que l’enfant ne soit pas une copie conforme, mais grandisse vers sa propre personnalité. L’Église aussi doit rester sensible à sa responsabilité pour conduire les fidèles vers leur liberté, vers une vraie croissance personnelle dans le Christ.
Par son amour, par son intelligence, la mère tisse le fond de la psychologie de l’enfant. Entre Marie et Jésus, il y a eu toute cette densité d’humanité : la mère a pénétré dans toute son épaisseur la personnalité de Jésus. La première expérience humaine que Jésus a faite a été celle de se sentir aimé. Le premier visage que Jésus a contemplé a été celui de sa mère ; dans ce visage, il a puisé la paix. C’est aussi le dernier visage qui a rempli ses yeux et il nous a fait don de la Mère.
Ceci est une parfaite icône de l’Église et du mariste  : dans la patience des jours, nous tissons une infinité des liens qui permettent aux autres : frères, amis, jeunes, enfants, parents, de devenir les personnes uniques qu’ils sont. L’Église et l’éducateur, comme Marie, doivent d’abord être amour, laisser primer leur réalité maternelle, tempérée par le sens de la responsabilité. Si l’Église regarde Marie, elle découvre qu’elle doit d’abord être mère. D’abord, il y a eu la mère et l’enfant, puis le prophète et les apôtres.
Visage marial sont aussi tous les gestes que les femmes font dans les évangiles et dans l’Église  : Marthe invite Jésus dans sa maison, espace de paix et d’amitié. Marie verse un pur parfum de nard sur les pieds de Jésus et toute la maison en est remplie ; la pécheresse couvre de baisers les pieds du Seigneur, les baigne de ses larmes puis les essuie de ses cheveux : pur génie féminin. Les femmes sont fidèles à la croix et premières messagères de la résurrection. Elles évangélisent Pierre et les apôtres. Elles sont toutes des laïques, comme Marie. Elles forment encore aujourd’hui la base solide de l’Église.
(...) Marie offre à l’Église un visage de mère, de femme, de laïque qui n’a d’autre prétention de pouvoir sinon celui d’un amour désarmé, gratuit et responsable. Ce visage précède les dogmes, les rites, les homélies, l’autorité ; il les humanise et les rend aimables. Il n’est en rien opposé à l’autorité, au contraire, il la réchauffe et alors Pierre peut dire : « Seigneur, … tu sais bien que je t’aime »

Frère Jean Marie Bigotto
(Paru dans Présence Mariste N° 266, janvier 2011)
www.presence-mariste.fr

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Le frère Christophe de Tibhirine a noté dans son cahier de prière du 19 mars 1996: "Oui, je continue de te choisir Marie avec Joseph, dans la communion de tous les saints, et je te reçois des mains de Jésus avec les pauvres et les pécheurs. Avec le disciple bien-aimé, je te prends chez moi. Près de toi, je suis : offert."

Bruno Chenu (1942-2003), assomptionniste et théologien, a été co-président catholique du Groupe des Dombes.

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