La violence n'est pas absente de la foi chrétienne. Tout l'Évangile, d'ailleurs, est traversé par cette violence faite à l'homme. Et c'est bien le mérite du christianisme d'assumer toutes les violences faites ou subies, d'en faire état, de les reconnaîtres, de donner la parole à ceux qui souffrent. Mais le chrétien ne peut non plus faire impasse sur ses propres responsabilités. Comment combattre la violence sans admettre la sienne propre? Une fois la démarche faite, voici alors que l'action prend corps: sans refuser le conflit, on peut approcher la violence pour la retourner et l'abattre.
(...) Grande perdante dans l'histoire du salut, la violence, à la suite de Jésus, n'est plus une fatalité. Reconnue, maîtrisée, apaisée, elle devient le marchepied d'une authentique vie spirituelle.
Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de de croire.com
in "Les Cahiers Croire - La Violence",édit. Bayard
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Lorsque nous prions les Psaumes, nous aimons les psaumes de louange et de confiance qui disent l'amitié de Dieu. Nous aimons revenir régulièrement sur les mêmes... et nous avons raison car ils sont superbes. Quant aux autres, ceux qui parlent de maladie, de haine, de persécution et de violence, nous les oublions et nous avons tort, car parfois ils disent notre vérité intérieure mieux que les premiers.
Que ceux qui n'ont aucunes ténèbres, aucunes rancunes, aucuns combats en eux et qui sont totalement transparents à la lumière de Dieu, que ceux-là oublient ces psaumes. Mais que tous les autres, ceux qui sont intérieurement partagés, divisés, troublés... trouvent dans ces récits la vérité de leur coeur.
Que faire quand nous ressentons en nous la violence, l'injustice et la rancune? Nous pouvons les taire car ce ne sont pas des sentiments chrétiens... et nous risquons le syndrome de la cocotte-minute hermétiquement fermée. Nous pouvons aussi les dire dans notre prière, même si ce n'est pas une prière très élégante, pour déposer cette violence, pour la mettre en mots, lui trouver une place... afin de prendre le dessus sur le péché tapi à notre porte.
Frère Michel Froidure, dominicain
in "Les Cahiers Croire - La Violence",édit. Bayard
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