20 mai 2014

"TA MAIN ME CONDUIT" Ps 138,10






[ Maïti Girtanner, résistante,  vient d'être arrêtée par la Gestapo]
De mon enfance, j'avais compris qu'une vie se construisait en répondant aux appels reçus, que ce qui comptait n'était pas de prévoir ce qui allait m'arriver, mais d'être à la hauteur des circonstances qui se présentaient à chaque instant, sans se soucier de ce qui allait suivre. Je n'avais pas à choisir mon chemin, mais à l'emprunter. J'ai déjà eu l'occasion de le dire, mais c'est vraiment la ligne conductrice de toute ma vie; jamais je n'ai douté de la présence de Dieu en moi. Combien de fois avais-je rassuré des candidats au passage de la ligne de démarcation en leur expliquant que le Seigneur ne les abandonnerait pas. Ce n'était pas des mots. Et maintenant, c'est moi qui en fais l'expérience. Encadrée de mes deux soldats, je ne savais pas où j'étais conduite, mais j'entendais résonner en moi cette prière du psalmiste: " Ta main me conduit."
Alors, je marchais...Pas joyeuse, mais sereine. La méfiance dans les yeux, mais la paix dans le coeur.
(...)
Dans un être en état de malheur, je vois Dieu qui se précipite. Et dans une proximité si grande qu'à certains moments, fugitivement, comme un flash en un quart de seconde, il y a une présence qui est un peu ressentie.

Maïti Girtanner, résistante franco-suisse
in "Même les bourreaux ont une âme", éd. CLD, pp. 136-137, 184

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"Ta main me conduit, ta main droite me saisit " (*). Tout dépend de l’image qu’on se fait de Dieu. Soit un père sévère qui tire le bras de son fiston dans la rue pour l’arracher à la contemplation de la vitrine du magasin de jouets, soit un Père attentif et plein d’amour qui anticipe nos trébuchements et nos égarements. Il nous tient la main pour nous éviter de tomber. Par ce contact de la main qui nous guide et nous bénit, il nous transmet sa force et sa confiance. Nous ne serons jamais des orphelins.

*Psaume 138, v.10
extrait du commentaire de Fr. Philippe Verdin, dominicain
psaumedanslaville.com
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Comprenons que notre marche vers Dieu dépend de notre choix, mais ne peut se réaliser que dans et par le Christ qui est «la Voie, la Vérité et la Vie». Qui s'unit au Christ rencontre déjà le Père. Et depuis son départ, redisons-le, nous ne pouvons nous unir au Christ qu'en nous ouvrant à nos frères. Nous voici donc ramenés à notre vie quotidienne, faite de relations à la nature (nourriture) et aux autres. C'est là, dans le plus ordinaire, que tout se joue. Prenons conscience de la face cachée de nos existences, même de nos routines ou de nos sursauts. Sans oublier que nos intentions profondes nous échappent la plupart du temps, masquées par des prétextes nés de la répugnance à nous risquer. Il nous reste à nous confier à celui qui nous habite et nous achemine vers notre vérité, c'est-à-dire vers la plénitude de notre création. Lui seul est le chemin, la vérité et la vie. Le faire taire revient à choisir la mort, la sienne et la nôtre. Gardons pourtant l'espérance!! : même là, il viendra nous chercher et fera resurgir la vie. Le dernier mot est en effet "Résurrection".

Père Marcel Domergue, jésuite
extrait du commentaire sur "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie"
croire.com

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