21 mai 2014

"OUI, JE DEVAIS PARDONNER"



Cathédrale de sel de Zipaquira, Colombie


[Maïti Girtanner, résistante détenue en 1943-44 par la Gestapo à Hendaye - Basses-Pyrénées (cf. message précédent), sort d'un interrogatoire]

Je fus reconduite dans la pièce commune où les autres détenus attendaient de passer à leur tour à la question.(...) Que ressentai-je à ce moment? De la douleur et de l'épuisement, certainement. Mais je me rendis compte que je n'éprouvais aucune haine de ces trois hommes qui m'avaient brutalisée, ou permis que je le sois.
En retrouvant peu à peu mes esprits, je me tournai vers Dieu, dont je puis témoigner qu'il ne m'a jamais manqué, jamais abandonnée. Je murmurai la prière du Notre Père. "Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés." J'égrenais ces mots presque mécaniquement, les connaissant par coeur, mais oubliant parfois de les dire avec le coeur. Mais à la deuxième fois, je sentis que ces mots me concernaient personnellement, que la prière que nous a laissée le Christ s'inscrivait dans mon histoire à compter de ce jour. Oui, je devais leur pardonner. Oui, pour eux aussi le Christ avait offert sa vie. Dieu aimait tous les hommes et me demandait à moi aussi de les aimer. Y compris, et surtout, s'ils étaient mes ennemis.
"Aimez vos enemis, et priez pour vos persécuteurs. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les païens n'en font-ils pas autant?"  Ces paroles de Jésus m'ont habitée durant ces semaines de captivité, jusque dans ces moments où la souffrance devait atteindre un stade que je n'avais jamais ni expérimenté, ni imaginé. Je vis comme une grâce d'avoir été habitée d'emblée par cette parole de vie et de n'avoir pas succombé à des pensées de mort.

Maïti Girtanner, résistante franco-suisse
in "Même les bourreaux ont une âme", éd. CLD, pp. 152-153

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Sil vous vient le scrupule d’être trop « pardonneur », pensez à ce saint prêtre qui allait devant le tabernacle et disait : « Seigneur, pardonne-moi si jai trop pardonné, mais cest toi qui mas donné le mauvais exemple ».
Pour l' amour de Jésus Christ, ne vous lassez jamais d’être miséricordieux ! Sil vous plaît, ayez cette capacité de pardon qua eue le Seigneur, qui nest pas venu condamner, mais pardonner. Soyez très miséricordieux !

Pape François, extraits d'exhortation aux séminaristes
13/05/2014
aleteia.org

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