"Joseph ne crains pas
de prendre chez toi Marie pour épouse, ce qui est engendré en elle vient de
l'Esprit Saint". La démarche de Joseph, c'est qu'on lui demande d'accepter
que là, où lui-même
avait un projet tout à fait légitime, que Joseph accepte que Dieu
subrepticement lui dérobe son droit pour faire valoir à lui, Dieu, son propre
droit, le droit de susciter par l'humanité du Christ une humanité nouvelle.
(...) C'est le côté le plus déroutant de la révélation chrétienne. Si on lit le
texte dans le sens le plus fondamental et littéral, on voit que Dieu est
capable à certains moments d'utiliser les structures les plus élémentaires de
la transmission de la vie pour y faire surgir une réalité d'un autre ordre.
De ce point de vue-là il
faut bien reconnaître que ce récit est très éclairant pour nos propres vies.
Dieu est capable de se servir des choses humaines légitimes les plus normales,
pour les transformer en choses extraordinaires. C'est comme cela qu'il faut
comprendre l'obéissance de Joseph. C'est un homme qui vit selon des catégories
bien établies à l'époque, qui connaît son droit d'époux, et qui connaît sa
responsabilité vis-à-vis de celle qui lui est donnée comme femme, et Dieu, à
travers cette réalité qu'il doit vivre comme un époux, à travers cela est en
train de se construire et de se tisser une autre réalité, une autre humanité,
une humanité sauvée.
Frères et sœurs, cela nous
arrive de temps en temps où nous
nous pensons nous-mêmes dans notre droit, en conformité avec les exigences élémentaires
de notre vie, Dieu tout à coup intervient pour transformer notre projet. Sur la
base de ce léger décalage surgir le mystère de la nouveauté de l'amour de Dieu
et de la nouveauté du salut. Cette dernière étape (...) nous amène à reconsidérer
cela, non seulement au niveau des fiançailles de Marie à Joseph, mais au niveau
de notre vie à nous. Quels sont nos projets fondamentaux par rapport à notre
vie ? A certains moments, n'y a-t-il pas une sorte d'intervention divine qui
nous dit : tu as tout construit, tu as tout bâti selon tel schéma, moi j'en
prendrai un autre. Il nous faut donc inventer la vie qui va avec !
Fr. Daniel Bourgeois
www.moinesdiocesains-aix.cef.fr
Fr. Daniel Bourgeois
www.moinesdiocesains-aix.cef.fr
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Les saints nous semblent souvent
des êtres à part, inaccessibles, qui planent dans dans les hautes
sphères de la perfection. Et pourtant, ce sont bien des hommes et des
femmes comme nous.
"Les saints ne sont pas des héros, des supermen, comme Napoléon, Toutankhamon ou Tarzan "
Ce
sont des hommes et des femmes ordinaires, qui ont dit oui à Dieu. Dieu
seul est saint, il est la sainteté. Et les saints, comme le disait saint
Paul, ne sont que le reflet de sa gloire. Ce sont des aventuriers de
l'essentiel. Ils se donnent à Dieu et se laissent envahir par lui. Un
peu comme Abraham.
On ne
sait pas trop où l'on va, si on savait, on ne partirait peut-être pas.
Il faut d'abord se donner à Dieu. Dans la première partie de sa vie,
Vincent de Paul cherche à mettre Dieu dans ses affaires, à faire une
belle carrière. Puis il se donne à Dieu. Et c'est lui qui se met aux
affaires de Dieu.
Les saints ne sont que des hommes, avec leurs défauts, leurs faiblesses.
Saint
Paul est casse-pieds, invivable. Saint Pierre met sans cesse les pieds
dans le plat. Ce ne sont pas des hommes parfaits. Ils sont appelés à la
perfection, à la sainteté, comme nous tous. Il y a du divin dans chaque
homme. De temps en temps, l'Eglise désigne tel ou tel.(...)
Mais
cela ne signifie pas que telle petite soeur qui fait la cuisine depuis
soixante ans dans son couvent et que personne ne connaît, n'est pas
aussi sainte. L'Eglise propose des "top-models" en quelque sorte. Il ne
faut pas les imiter tels quels mais s'en inspirer. Celui que nous devons
imiter, c'est le Christ, comme les saints ont essayé de l'imiter. C'est
un appel. On y répond. Ou pas. A condition de ne jamais oublier Dieu.
Le seul modèle c'est le Christ."
Qu'est-ce qu'un saint?
croire.com octobre 2013
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