Images extraites de la video du même nom
sur youtube by internacionalam
Pour moi, Dieu est quelqu’un de personnel qui m’aime et habite ma conscience depuis mon enfance. Il est un « tu » qui fonde mon « je », un Dieu ineffable que ma parole balbutie. Devant cet être, autre et différent, je ne suis jamais seul. Pas de lieu et d’espace vides de Dieu. Je me le représente comme un visage de bonté devant lequel je me tiens libre, une présence d’amour qui me permet de penser. Je le rencontre surtout dans le cœur à cœur silencieux de la prière contemplative, aussi appelée « oraison ». Il est au centre de ma vie par la relation que je maintiens avec lui. Il est autant objet de ma quête que sujet à saisir. (...)
Dieu nous est tout de même connu comme inconnu, affirmait Thomas d’Aquin. Nous ne pouvons pas pénétrer pleinement son mystère, car il reste « un Dieu caché » (Isaïe 45, 15), bien qu’il soit sensible au cœur, nous dit Pascal. Ses pensées et ses voies ne sont pas les nôtres. Il n’est pas fait à notre mesure et ne se confond pas avec notre idéal. On le connaît surtout de nuit, tant notre raison est limitée, et on l’expérimente dans une foi théologale, en quête d’intelligence. Ce Dieu voilé que la science approche et que la parole balbutie, ce Dieu caché révélé par le Christ et expérimenté dans la foi, plusieurs de nos contemporains le cherchent. Puis l’ayant trouvé, ils le cherchent toujours davantage. On le trouve surtout dans l’amour de l’autre devenu proche : « Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jean 4, 20). Je sais que le mot Dieu peut agacer aujourd’hui, tant il est piégé. N’est-il pas utilisé à toutes les sauces, en particulier depuis le 11 septembre 2001 ? Il est politiquement incorrect de parler de lui dans nos sociétés sécularisées, d’autant plus qu’on le confond sans cesse avec les religions et que celles-ci sont souvent réduites à des caricatures, voire aux minorités les plus fanatiques. Benoît XVI a voulu poser la priorité de la question de Dieu dans notre monde. Ce fut un trait marquant de son pontificat. Il a montré que la vraie foi en Dieu favorise le respect de l’autre, promeut la paix et valorise la liberté religieuse. Sinon, elle devient une idéologie au service d’une cause politique qui aliène trop souvent l’humanité. Dans un livre d’entretiens avec le journaliste Peter Seewald, Lumière du monde, Benoît XVI affirmait : « Aujourd’hui, l’important est que l’on voie de nouveau que Dieu existe, qu’Il nous concerne et qu’Il nous répond. »
Jacques Gauthier, théologien catholique canadien
le blogue de Jacques Gauthier, en ligne
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