"(...) À vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre
groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n’ont pas
trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu’elles avaient eu
une apparition : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de
nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les
femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. (...)" Luc 24, 23-24
Tout le récit est en effet marqué par ce fait : ils ne l’ont pas vu. Et voici qu’au soir de ce même jour, ils le verront !
« Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible. Et ils se dirent l’un à l’autre : notre coeur ne brûlait-il point en nous tandis qu’il nous ouvrait les Ecritures ? » Luc 24, 31-32
Ce qui est en jeu, ici, est évidemment de l’ordre de la foi, une foi qui se mêle toujours au doute, mais qui, cependant, discerne et « voit » de quoi il s’agit.
Voir : non pas fixer son regard ou s’arrêter dans la contemplation longue et méditative, mais voir avec les yeux de la foi et comprendre. C’est à dire récapituler dans l’intelligence tout ce qui a été auparavant et qui prend sens désormais. Voir, c’est ici croire et penser.
Au soir de ce jour, les disciples voient le ressuscité avec les yeux de la foi, en un éclair. Ils ont compris, ils ont cru.(...)
« Voir » Jésus avec les yeux de la foi en revient à « concevoir » la victoire de la vie sur la mort, autrement dit à confesser la résurrection des morts. Christ est vivant.
(...)
Enfin, revenus à Jérusalem et porteur de la bonne nouvelle, ce n’est pas eux, d’abord, qui annoncent leur expérience de foi, mais les autres disciples qui les devancent, dans la jubilation, et s’empressent de leur dire : « C’est bien vrai, le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ».
La message dont ils se croyaient les premiers porteurs, c’est déjà d’autres qu’eux, en plein Jérusalem, qui en partagent l’annonce et le diffusent.
Les disciples d’Emmaüs sont alors confirmés par d’autres dans leur foi. Ils ne sont pas premiers dans ce processus qui s’engage et qu’est l’évangélisation, mais second, en quelque sorte, accompagnés, entourés...en compagnie de quelques autres...
En même temps qu’ils évangélisent, ils sont évangélisés. Exactement comme nous, ici même, qui recevons l’Evangile d’autres que nous, de ceux qui nous ont précédés, de nos amis, de nos frères et soeurs dans la foi, de ceux que nous rencontrons sur nos chemins.
Église protestante unie de France, en ligne
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