Le bon larron, cf.: Luc 23, 41-43 |
"Répondons-nous à Son amour par l'amour ou par la haine ? Telle est la question cruciale.
Et cette différence dépend entièrement de nous, de notre liberté, du choix que nous
faisons librement au plus profond de nous-même.
Cette liberté parfaite n'est pas influencée par
des conditions extérieures ou des facteurs internes de notre nature
matérielle et psychologique, parce qu'elle n'est pas
un acte extérieur mais une attitude du for intérieur, jaillie du fond de notre cœur et déterminée non par nos péchés mais par notre réaction face à nos péchés, comme le montre clairement le passage du
publicain et du pharisien et celui des deux larrons crucifiés avec le Christ.
Cette liberté, ce choix, cette disposition intérieure envers notre Créateur constitue le cœur de
notre personnalité éternelle, le plus profond de nous-mêmes, ce qui nous fait être ce que nous sommes ; c'est là notre visage éternel -clair ou sombre, aimant ou haïssant.
Non, mes frères, malheureusement pour nous, le paradis ou
l'enfer ne dépendent pas de Dieu. S'ils dépendaient
de Dieu, nous n'aurions rien à craindre. Nous n'avons rien à
craindre de l'Amour. Notre salut ne dépend pas de Dieu, il dépend exclusivement de nous -et telle est la tragédie.
Dieu nous veut à Son image, éternellement libres. Il
nous respecte absolument dans Son amour. Sans respect, on ne peut parler
d'amour. Nous sommes hommes parce que nous sommes libres ; sans liberté, nous serions des animaux intelligents, pas des hommes. Dieu ne nous
retirera jamais ce don de liberté qui nous fait ce que nous sommes, ce qui veut
dire que nous resterons toujours ce que nous choisissons être,
amis ou ennemis de Dieu.
A ce niveau profond de notre être, il n'existe pas de changement. Dans cette
vie-ci, il peut y avoir des modifications plus ou moins profondes clans notre
façon de vivre, notre caractère,
nos croyances, mais tous ces changements ne sont que l'expression dans le temps
de notre moi éternel le plus profond, qui est éternel dans toute la portée du terme.
C'est pourquoi le paradis et l'enfer aussi sont éternels.
Ce que nous sommes vraiment ne change pas. Nos traits passagers et l'histoire
de notre vie dépendent de plusieurs facteurs superficiels qui s'évanouissent avec la mort, mais notre vraie personnalité n'est
pas superficielle et ne dépend pas de ce qui change et de ce qui s'évanouit. Il s'agit de notre être véritable, qui demeure avec nous dans le sommeil du
tombeau et qui sera notre vrai visage à la résurrection. Il est éternel."
Alexandre Kalomiros, théologien grec contemporain
seraphim-marc-elie.fr
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