Ici [dans la méditation chrétienne], c’est la référence à Dieu qui importe. Dieu est vu comme un être personnel et aimant qu’on peut rencontrer dans la prière. Prier en chrétien, c’est parler avec amour à un Dieu Père, révélé en Jésus par l’Esprit Saint. Prier, c’est écouter Dieu présent au fond du coeur, lui demander quelque chose, lui rendre grâce, le supplier, l’adorer, l’aimer dans le silence de la contemplation qui est une attention amoureuse à son mystère. Prier n’est donc pas tant faire le vide que communier au Christ.
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Je veux surtout parler ici de l’oraison silencieuse, ou de la prière contemplative, encore trop méconnue par nombre de chrétiens et qui se rapproche des formes de méditation des sagesses orientales et des grandes religions.
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Personnellement, j’ai pris la ferme décision de prier, ou de méditer, tous les matins. Dans mon bureau, où j'ai aménagé spécialement un petit coin, j'allume une bougie. Je m'assois bien droit sur un petit banc de prière, j'entre dans l'oraison silencieuse, en fermant les yeux. Le plus souvent, le nom de Jésus me vient spontanément et m’aide à me recueillir, ou cette formule : « Viens, Seigneur Jésus ». J’accueille ce qui monte. Quand les distractions m'envahissent, je les accepte comme telles et je les offre au Dieu caché. Je reviens doucement à mon recueillement. Je relance parfois ce temps d’oraison par un Notre Père, un acte de foi à l’Esprit Saint, un regard vers une icône ou un crucifix. Cela peut durer une trentaine de minutes. Il s’agit d’être là, puisque ma foi me dit que Dieu est là. La meilleure méthode est souvent de ne pas en avoir. Le plus grand effort est de ne pas en faire. Seulement être disponible à Dieu, si l’on est croyant, bien sûr, l’attendre, l’écouter dans le silence, désirer l’aimer, se maintenir dans la présence de son absence, l’attendre toujours dans la foi. Le reste lui appartient.
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Dans son Journal d'un curé de campagne, Bernanos écrit que Marie est
"Mère des
grâces,
la cadette du genre humain", "le seul regard vraiment enfantin".
On n’apprend pas à voir, on voit naturellement. Mais comme dit l’adage, « il n’y a pas pire aveugle que
celui qui ne veut pas voir ».
Marie, c'est un regard de foi pure qui accueille sur elle le regard aimant de
Dieu. Elle nous montre que la foi chrétienne, tout comme la prière, est l’échange de deux regards dans l’amour. Nous voyons le
Christ en croyant et en aimant. Une foi aimante nous pose dans l’absolu de la présence divine et nous
dispose à la
contemplation, à l’attention amoureuse à Dieu.
Jacques Gauthier, écrivain québéquois
www.jacquesgauthier.com
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