Certains condamnent la pratique du Rosaire en citant les paroles de Jésus qui rejette la "vaine répétition" dans la prière (Mt 6,7). Mais rien ne saurait être plus loin de la vérité. le Rosaire n'est nullement une prière distraite et vide de sens, sa technique méditative y engage l'esprit le plus complètement possible. Il sollicite ordinairement au moins trois de nos sens: le son des voix, le toucher des grains et la vue d'images pieuses, de sorte que nos sens eux-mêmes deviennent prières, dès lors, en nous investissant corps et âme dans la prière, nous devenons moins enclins à la distraction.
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Une erreur très simple est souvent à la base de ces critiques à l'égard de la prière catholique. D'une manière ou d'une autre, beaucoup de chrétiens se sont persuadés que la prière officielle ne convient pas et qu'une prière, pour être vraie, doit être spontanée, créative et empreinte d'émotion. Ce n'est pourtant pas ce que Jésus a enseigné. En fait, il a lui-même employé les prières officielles de l'ancien Israël (cf Mc 12,29; 15,34; Jn 7,10-14). Jésus a condamné la vaine répétition, mais toute répétition n'est pas vaine. La répétition et la routine peuvent être très bonnes pour nous et pour nos relations humaines. La tradition perpétue certaines expressions parce qu'elles résument des pensées ou des sentiments particuliers. De même, plus nous prêtons nos voix, nos mains et nos coeurs aux mots d'amour que nous adressons à Marie, notre Mère, et à son Fils, plus nous grandirons en dévotion et en sainteté.
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Prions le Rosaire et nous découvrirons que chaque récitation nous entraîne loin du transitoire et de l'éphémère, de ces réalités qui importent le plus à ceux qui ne savent pas vraiment ce qui importe. Prions-le encore quand nous avons du temps qui, employé autrement, serait perdu ou mal employé. Notre chapelet et nos prières sont plus réels que les embouteillages des heures de pointe.
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Maintenant, quand je regarde mon propre chapelet, je vois le même cercle, mais quelque chose a changé: il me rappelle la couronne d'une Reine et l'étreintedes bras d'une mère.
Scott Hahn, converti au catholicisme, professeur de théologie (Ohio), conférencier, écrivain
in "Marie, reine couronnée d'étoiles", éd. Anne Sigier, Québec, 2007
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