22 février 2013

STATUES DE LA VIERGE EN IVOIRE




Vierge à l'Enfant, ivoire
De Jean d'Huin, Arras, 14ème s.
musée de Cluny, Paris,
Une Vierge en ivoire, blanche ou colorée ? L’ivoire est une spécialité de Paris.
Au Moyen Âge, l’ivoire, fourni par les défenses d’éléphant, correspond à une matière précieuse importée d’Orient à grands frais.  
Son approvisionnement demeure irrégulier, en période de guerre notamment, lorsque les routes commerciales deviennent impraticables. 
La production d’objets en ivoire fluctue donc au rythme des conflits. Elle connaît un bel essor au XIIIe siècle sous le règne de Saint Louis (1226-1270). 
Sollicités par une clientèle raffinée, les ateliers d’imagiers prospèrent à nouveau. Ils fabriquent alors essentiellement des statuettes religieuses comme la Vierge à l’Enfant trônant [image ci-contre] conservée au musée de Cluny, à Paris, caractéristique des années 1240-1250
Comme la plupart des statuettes en ivoire réalisées dans un seul bloc, le groupe apparaît très légèrement incliné sur la droite, du côté de l’enfant. 
Ivoire, (Sainte Chapelle) ,
puis musée de Cluny, 13ème s.
Cette inclinaison provient du matériau lui-même, de la courbure naturelle d’une défense d’éléphant. 

Dans les statuettes de plus grande taille où la Vierge se tient debout, cette courbure s’accentue plus encore.
Les meilleurs artistes du XIIIe siècle ont parfaitement su jouer avec cette contrainte, en imaginant pour la Vierge les cambrures les plus élégantes, comme dans la Vierge à l’Enfant de la Sainte-Chapelle [ image ci-contre].
On s’émerveille souvent aujourd’hui de la blancheur de l’ivoire, qui semble parfaitement adaptée pour célébrer la Vierge et sa pureté, mais on oublie que les statuettes étaient parfois recouvertes de peinture et de dorure, comme dans le cas présent.

Panorama de l'Art - Moyen-âge, en ligne

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