La judéité de
Jésus ne concerne pas seulement son appartenance ethnique. Il faut le resituer
dans une religion qui a engendré chez lui une vision toute judaïque du sens de
la vie:
- la foi en un seul Dieu
- une seule éthique: celle de l'amour du prochain et les Dix Commandements
- une même espérance: l'avènement du Royaume de Justice
- Jésus n'a pas révélé d'autre Dieu que le Dieu d'Israël.
Ce n'est qu'après
1945 que les Églises se sont intéressées à Jésus en tant que Juif. Aujourd'hui,
quand un théologien étudie l'hébreu, le dialogue judéo-chrétien devient le
thème central. Jésus y est présenté tout naturellement et fondamentalement
comme enraciné dans les convictions juives.
Le Judaïsme était
une religion très différenciée et nuancée et le message de Jésus, loin de
rendre la Tora caduque, s'est inscrit dans cette diversité. Bien sûr, certains aspects de son mouvement
étaient nouveaux, mais dans l'ensemble il ne se démarquait pas de l'évolution
générale de la pensée religieuse au 1er siècle.
Quant aux
Pharisiens, surtout représentés comme contradicteurs de Jésus, ils présentaient
des points communs avec les disciples de Jésus:
- l'espérance en la résurrection des morts
- ils étaient tous des laïcs cherchant à sanctifier le quotidien
- ils croyaient aux anges et aux démons
Vu sous cet
angle, nous ne connaissons pas d'enseignement qui se soit trouvé plus proche de
celui de Jésus que l'enseignement des Pharisiens. Alors, en quoi sont-ils
vraiment différents?
Ils insistent sur
le respect des rites quotidiens, alors que Jésus relativise le rituel pour
mettre l'accent sur l'éthique sociale, l'amour du prochain. Pourtant il y a eu
des Pharisiens disciples du Christ (Actes 15,15), preuve qu'ils n'étaient pas
si éloignés.
Mais venons-en au
point essentiel: la foi chrétienne repose sur la Crucifixion et la
Résurrection. Un retour en arrière dans la vie de Jésus comme Juif viserait
trop court.
Retenons
toutefois que le Notre-Père est une prière juive. Pensons également à ce que
cela signifie de chanter les Psaumes. Il y a tant à méditer sur les aspects
juifs de nos offices religieux!
Matthias Konradt, professeur pour le N.T., faculté
de théologie protestante, Berne
traduit de l'allemand
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