4 septembre 2012

EXAUCÉS POUR UN AVENIR ET UNE ESPÉRANCE





Certains avancent que l'exaucement nous est donné, mais autrement que nous l'imaginons. Cela ne me convainc qu'à demi, voire pas du tout. Mais il est aussi des moments où, comme par surprise, nous sommes subitement exaucés. Un travail nous est donné, un ami obtient les papiers qui lui permettent d'envisager enfin son avenir dans notre pays, une grossesse débute... Ces exaucements représentent des points de départ plutôt que d'arrivée. Ils suscitent de nouveaux défis, à commencer par celui de la victoire sur l'incrédulité.
Car il est parfois étrangement difficile de croire au bonheur, à la réussite, à l'ouverture des possibles, au renouvellement de la vie. Y croire, c'est s'en saisir et le vivre dans la sérénité, sans craindre de perdre de vue ce qui a été donné. Parfois la nouveauté de la situation d'exaucement est telle, et la pesanteur du non-exaucement passé si difficile à dissiper, que l'on ne parvient pas tout à fait à y croire. Le monde tel qu'il va, avec son lot de déconvenues et de misères, peut aussi conduire à modérer notre enthousiasme, à faire preuve de ce que l'on nommera alors "prudence", mais qui peut masquer un véritable refus de s'ouvrir à la joie et à l'espérance. Un verset du livre de Jérémie nous dit pourtant de la part de Dieu: "Moi, je connais les pensées que j'ai formées pour vous, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance" (29,11)

Katell Berthelot, protestante, chargée de recherche au CNRS sur l'histoire du judaïsme ancien
in "Chronique Chemin Faisant", panorama sept.2012

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