[…] Voici donc Jean Baptiste, hôte de l'éternité de Dieu, qui fait surface
dans le temps. Le Christ est dit premier-né d'une multitude de frères, ce qui
suggère que nous aussi existons en Dieu. En d'autres termes, comme Jean, nous
sommes voulus, engendrés par Dieu. Un des écueils que nous rencontrons dans nos
existences est que nous ne nous aimons pas assez. Nous avons du mal à croire à
quel point chacun de nous est précieux pour Dieu. Par le seul fait d'exister
nous disons, nous signifions que Dieu vient au monde, qu'il se donne visage
dans le monde. Prenons conscience de notre dignité. Nous sommes tous, en
quelque façon, des Jean Baptiste et nous annonçons sans cesse, même sans nous
en douter, celui qui est venu, qui vient et qui viendra.
Nous parlons volontiers de Dieu répondant à notre attente, du désir
nécessaire à l'accueil de la «grâce». Nous apprenons ici que c'est Dieu qui
prend l'initiative, qu'il vient dans nos vies alors qu'on ne l'attend pas,
qu'il ouvre un avenir et un chemin là où nous nous croyions dans une impasse.
Surprise de la voix de l'ange, irruption de l'incroyable.
Comme tout Israël, Jean n'existe pas pour lui-même mais pour un autre et, à
travers cet autre en lequel tout est créé, pour tous les hommes. Voici déjà
l'annonce d'une autre naissance, celle du Corps du Christ, c'est-à-dire le
corps formé par l'humanité en lui rassemblée. Ainsi, nul d'entre nous n'existe
uniquement pour lui-même. Ce qui fait de chacun un être réussi en lui-même et
pour lui-même est d'être pour les autres, comme il est par d'autres.
Marcel Domergue, jésuite
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