28 mai 2012

ECOUTER LE MAÎTRE INTÉRIEUR







Que souhaiter sinon de pouvoir écouter le Maître intérieur qui se tient à la fine pointe du cœur de chacun ? Écoute sans laquelle toute parole extérieure est vaine.  Chercher sa voie dans le monde, comme dans la foi, se fait par l’écoute.
L’ouïe est un sens bien particulier. Sauf à nous boucher les oreilles, nous ne pouvons pas décider de ne pas entendre.L’humain serait alors constitué comme un être d’écoute.. Pourtant nous savons que rien n’est moins sûr.Notre oreille – interne comme externe, en quelque sorte – est parasitée par mille bruits ambiants, intérieurs ou extérieurs. Exercer son métier de femme et d’homme serait apprendre à tendre vraiment l’oreille. Rester aux aguets, à l’écoute de son cœur mais aussi de l’autre , du monde, de Dieu.
Car notre Dieu, lui, est bien un être d’écoute. La vie spirituelle n’est pas une chose éthérée, réservée aux « hommes d’Église », qui auraient le temps d’écouter. Elle fait partie de notre identité.  Dans le brouhaha du monde et de nos vies, il faut savoir pouvoir distinguer ce qui doit vraiment être entendu, écouté, reçu. Filtrer les sons, éduquer l’oreille de l’âme.
Depuis ses origines, la tradition chrétienne enseigne que nous ne pouvons le faire seul.
Des passeurs sont indispensables, de ceux qui ont décidé de ne pas vivre sans cette attention à une autre parole que la leur, celle de Dieu en son Fils.  Des compagnons, non parfaits, mais sensibles au silence sonore.

Véronique Magron, dominicaine,
professeur de théologie morale à l’Université catholique de l’Ouest
in Panorama, janvier 2012

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