La seule chose que je puisse changer dans ma vie, c'est moi-même, mais comment?
Une fois que j'ai reconnu ce qui ne "tourne pas rond" et qu'il me faudrait revoir, je dois bien me rendre à l'évidence que cela ne m'aide en rien. Si même je prends la ferme résolution de ne plus commettre une certaine faute, je n'ai aucune garantie d'y réussir. En cas de stress surtout, les vieilles habitudes accumulées au long de notre vie reprennent leurs droits. Cela peut être très décourageant à la longue. C'est ainsi que nous ne cessons de nous livrer un combat à nous-mêmes et finissons par réaliser que la tâche est impossible. Ou comme le dit simplement François de Sales: "Notre imperfection nous accompagnera jusqu'à notre dernière heure."
L'important n'est cependant pas de se fixer sur un progrès, mais de repérer nos points forts et nos faiblesses. Il existe une façon de progresser et de mûrir: c'est la bienveillance ... envers soi-même! Le premier pas consiste à identifier de mieux en mieux nos propres comportements et - très important - d'accepter nos travers.
François de Sales : "Si nous n'atteignons pas le but raisonnable que nous nous sommes fixé, nous devons user de patience et nous efforcer de limiter nos désirs afin de faire face aux choses de la vie, quelles qu'elles soient, d'une humeur égale."
Qu'est ce que cela signifie? Eh bien, que nous ne devons pas nous juger mais nous accepter tels que nous sommes, non pas à contre-coeur mais avec bienveillance et une petite dose d'humour. Vivre chrétiennement n'est pas une performance sportive, mais un lent processus de prudente croissance. La transformation se fait de l'intérieur, pas à pas, selon une ferme mais douce résolution dans mes rapports avec moi-même et avec autrui. Car la patience que je décide de m'accorder s'applique aussi aux autres. Cette forme d'acceptation de l'autre ne dépasse pas mes forces.
Hans Leidenmühler OSFS,
in Thaddäus Bote, mars 2012
bulletin des oblates de St François de Sales, Suisse
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