2 mars 2012

LE SILENCE MONASTIQUE



Dieu s'enveloppe de silence pour se faire entendre. "La première langue de Dieu, c'est le silence" note le moine trappistre américain Thomas Keating. Pour percevoir cet écho divin du silence, taire le bruit ne suffit pas; il faut aussi réduire le volume du son qui résonne à l'intérieur de soi: il est alimenté par toutes sortes de préoccupations souvent vaines ou futiles. Le vrai bruit, c'est l'écho que les choses ont en nous.
Saint Benoît compare le silence à un instrument de bonnes oeuvres. Car le silence n'est pas recherché pour lui-même; il est un moyen de favoriser la méditation et la prière. Le silence monastique n'est pas caractérisé par l'absence de bruit, mais par son étonnante densité. Il s'agit d'un silence profondément habité par l'écoute de Dieu  et de toutes les personnes qui se trouvent au monastère.

Les moines et les moniales sont de grands écoutants.
L'apprentissage du silence ne va pas de soi. Faire du bruit est un signe rassurant de vie. La voix est un reflet de la personnalité. Que communiquer dans le silence? Le silence monastique sert à transmettre du sens.  Ce silence est habité par une Présence.
Finalement, l'ennemi du silence n'est pas le bruit, mais le son d'une parole sans fond, sans poids, sans sens. Le silence n'est éloquent que pour celui qui sait l'écouter avec son coeur.
"Garder le silence, quel mot étrange! C'est le silence qui nous garde" remarquait l'écrivain Georges Bernanos...

In Pèlerin - hors-série, éd. Bayard
50 clés pour comprendre la vie monastique 

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