1 mars 2012

HISTOIRE D’ENTRAIDE






Le paralysé de Capharnaüm nous représente tous. D’abord en raison de nos inerties, de nos esquives en face de tout ce que tant d’hommes ont à souffrir, de notre installation dans l’aujourd’hui.  Au-delà de ces "paralysies" personnelles, il y a l’inaptitude de tout humain à atteindre par lui-même l’ultime vérité de son humanité, qui est la ressemblance de Dieu, c’est-à-dire notre passage du culte de soi à l’amour de tout autre. 
Insistons sur le fait que c’est à l’initiative d’autres personnes, inspirée par leur foi, que l’infirme de Capharnaüm est guéri : quelle activité de la part de ses compagnons ! Ils transportent l’infirme sur le toit, découvrent la terrasse, le descendent aux pieds de Jésus… Ainsi, en ce qui nous concerne, comptons sur les autres plus que sur nous-mêmes. Comptons sur le peuple des croyants (l’Église). Et, à notre tour, prenons en charge les insuffisances, les erreurs, les mauvais comportements de tels ou tels de nos contemporains. Portons-les sans les juger car nous ne savons pas pourquoi ils sont parvenus là où ils en sont. N’oublions pas que, tous ensemble, nous ne sommes qu’un seul corps. Depuis le départ du Christ, nous sommes sous le régime de la foi sans voir. Seule reste visible notre entraide, notre volonté de "faire corps", notre pardon mutuel.
Les scribes qui protestent vont-ils être convaincus par la guérison ? Nous pouvons en douter.
Même si quelqu'un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus.  Luc 16,31
Ici, puisque "seul Dieu peut remettre les péchés" et qu’ils voient Jésus montrer qu’il le peut par la guérison de l’infirme, ils devraient conclure qu’ils ont devant eux et avec eux la présence divine.

Marcel Domergue, jésuite, rédacteur
In Cahiers  croire, croire.com, en ligne

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