MAGNIFICAT

" Mon âme bénit le Seigneur, 

exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur..." 

Le vieux prêtre Zacharie s'était établi avec son épouse Élisabeth  dans le hameau d' Ain Karim ("source du vignoble") en Galilée.  C'est cependant sur le plateau rocheux qui domine cette vallée fertile qu'Élisabeth se retira et vécut durant cinq mois après avoir conçu son fils. (Luc 1, 24-25) C'est donc là que la Vierge Marie rendit visite à cette tante âgée, soeur de sa mère, pour l'assister dans les tâches quotidiennes et lui annoncer secrètement sa mystérieuse maternité. Les mots de sa salutation à Élisabeth ne nous sont pas parvenus, mais suivant la coutume des Orientaux elle aura pu dire:
" Bénie sois-tu, toi et ton enfant ". C'est à ces mots qu' Élisabeth, inspirée de l'Esprit Saint, se sera écriée:
" Tu es bénie entre toutes les femmes..." Luc 1, 42-45.
Combien en son âme Marie dut-elle se réjouir! Toute cette joie qu'elle avait dû contenir depuis l'Annonciation jusqu'à sa Visitation put enfin s'exprimer dans le flot débordant de son Magnificat. (Luc 1, 46-56)

Trois mois... c'est tout le temps que Marie demeura chez Élisabeth à Ain Karim, jusqu'au-delà de la naissance de Jean, toute attentionnée au soin du ménage, occupée à filer la laine et tisser le drap, moulant la farine du pain quotidien, allant puiser l'eau à la fontaine où  hommes et bêtes s'abreuvent encore aujourd'hui.

Paul Bruin, 1913-2007, prêtre suisse, écrivain
in  Hier hat Gott gelebt, éd. Oesch Verlag
traduit de l'allemand

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"L'enfant a tressailli d'allégresse au-dedant de moi" Luc 1, 44
Alors que Jean-Baptiste a baptisé Notre-Seigneur, on peut dire qu'il a été baptisé dans le sein de sa mère, qu'il a été purifié dès ce moment-là, et sanctifié.


Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus 1894-1967
Carme, fondateur 
in Écrits, Ed. Silence et Vie