Les trois symboles monothéistes |
"La ville n'a pas peur du grondement de la mer", dit un proverbe local. Enracinée dans le roc galiléen, Acca est pour moi le symbole de l'Église qui, sous peine de mort, doit rester fermement ancrée dans la tradition, au sens non passéiste du terme.
Mais l'image peut se retourner. Si les chrétiens, au nom de la défense de la tradition, s'enferment sur eux-mêmes, ils ne répondront pas aux défis de l'Histoire. C'est ce qui est arrivé à nos communautés chrétiennes orientales et minoritaires qui ne surent pas toujours résister à la tentation du repli identitaire devant l'islam. Et c'est ce qui arrive parfois au christianisme occidental, devenu lui aussi minoritaire, qui a tendance à se croire assiégé par la modernité, l'athéisme, l'islam, le bouddhisme..., quand il devrait se transformer pour entrer en vrai dialogue avec le monde.
Si la tradition est une mémoire vivante, elle ne peut que déboucher sur l'ouverture. Nous ne pouvons échapper à l'impératif de l'Évangile qui nous appelle à sortir de chez nous. Ce qui n'a rien à voir avec un prosélytisme aggressif; car la seule preuve qui compte est l'exemple d'une vie fondée sur l'amour.
Tout le reste: théologie, histoire sainte, vie de l'Église, sacrements, tout cela ne vaut que pour pénétrer plus profondément ce mystère de l'amour, afin de le mettre en actes ici et maintenant."
Émile Shoufani,
Palestinien, citoyen israélien, prêtre catholique, curé de Nazareth
in "Voyage en Galilée", éditions Albin Michel
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