5 juillet 2011

NI TRIOMPHE, NI MIRACLES






La Sainte Vierge n'a eu ni triomphe, ni miracles. Son Fils n'a pas permis que la gloire humaine l'effleurât, même du plus fin bout de sa grande aile sauvage. 
Personne n'a vécu, n'a souffert, n'est mort aussi simplement et dans une ignorance aussi profonde de sa propre dignité, d'une dignité qui la met pourtant au-dessus des anges. Car enfin elle était née sans péché, quelle solitude étonnante! Une source si pure, si limpide, si limpide et si pure, qu'elle ne pouvait même pas y voir refléter sa propre image, faite pour la seule joie du Père - ô solitude sacrée !
Les antiques démons familiers de l'homme, maîtres et serviteurs tout ensemble, les terribles patriarches qui ont guidé les premiers pas d'Adam au seuil du monde maudit, la ruse et l'orgueil, tu les vois qui regardent de loin cette créature miraculeuse placée hors de leur atteinte, invulnérable et désarmée. 

Georges Bernanos, 1888-1948, écrivain
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