24 octobre 2025

LES DÉFAUTS DES AUTRES !

SI TU TE SENS PORTÉ À LE JUGER, NE T'Y LAISSE PAS ENTRAÎNER 


De l’estime de nous-même naît le jugement téméraire sur notre prochain : nous le considérons pour rien et nous le méprisons. C’est un défaut qui provient de nos mauvais penchants et de notre orgueil ; sans nous en rendre compte, nous prétendons d’autant plus nous élever que nous abaissons les autres dans l’estime que nous leur portons, et il nous semble alors que nous sommes bien loin des imperfections que nous croyons trouver chez eux.

Le démon, qui voit clair, remarquant en nous cette bien détestable disposition, s’arrange continuellement pour nous mettre sous les yeux et attirer notre attention sur les manquements des autres, pour nous les faire voir, les examiner et les exagérer. Si l’on n’y fait pas attention, on ne peut pas croire à quel point il s’emploie et s’applique à faire entrer dans nos esprits les petits défauts des uns et des autres, faute de pouvoir y faire entrer des grands. Mais si le démon cherche à te nuire, veille de ton côté à ne pas tomber dans ses pièges. Dès que tu remarques quelque erreur en ton prochain, éloigne tout de suite cette pensée : si tu te sens porté à le juger, ne t’y laisse pas entraîner et considère que ce n’est pas à toi de le faire ; en aucun cas ton jugement ne serait correct, car tu es alors assailli de mille passions et malheureusement incliné à penser injustement du mal de ton prochain.

Lorenzo Scupoli, l’un des maîtres de saint François de Sales

(Traduction inédite de Max de Longchamp pour Magnificat.)


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Les croyants modernes aussi savent se rassurer en se disant que les autres sont bien pires qu’eux. Jésus n’explique pas la souffrance. Il dit : ne regardez pas le péché des autres. « Si vous ne vous convertissez pas tous, vous périrez ! » Lâchez toute illusion et tout déni : où en êtes-vous avec Dieu ? Il y a en nous la capacité à nous retourner vers lui, c’est la conversion. Fixez votre regard vers Dieu qui nous attire à lui. Prenons conscience de ce que nous avons à changer nous-mêmes, dans nos vies. Et voyez la patience de Dieu. Il veut nous sauver tous mais ne le fera pas sans nous. Comme le jardinier autour du figuier, le Christ creuse pour augmenter notre force et donne sa grâce comme un engrais. Que le mal ne vous affole pas : désirez être justes et le Christ combattra le premier pour vous.

Frère Philippe Jaillot, dominicain 

prierdanslaville.org


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