" Ne me retiens pas! "Jn 20, 11-18
MARIE !
Charnelle autant que spirituelle, à la fois grave et amusante, extrêmement imagée, cette page est l’une des plus éblouissantes de l’Évangile (Jn 20, 11-18). Malgré les pleurs de la Madeleine, ou à travers eux, elle déborde de la lumière de la résurrection. Cette lumière éclatante, qui à vingt siècles de distance nous procure une joie étonnée et toujours neuve, est pourtant on ne peut plus ténue, dans la scène décrite par Jean. Les anges doivent avoir l’air d’hommes tout simples, pour ne pas surprendre Madeleine plus que ça… Quant à Jésus avec son corps glorieux, il n’est pas plus impressionnant qu’un jardinier à l’ouvrage. Non pas qu’il ne puisse y avoir de beaux jardiniers… mais tout de même. Que faut-il comprendre ? Que la peine de Madeleine, et peut-être son manque d’espérance, lui ont voilé le regard, ne lui permettant pas de reconnaître la gloire de Dieu devant elle ? Ou plutôt que ce même Dieu ne s’impose pas à notre connaissance, pour se laisser reconnaître selon les très doux procédés de l’amour ?
C’est quand il l’a appelée par son nom qu’elle l’a reconnu. Tout l’amour de Dieu pour elle, l’annonce de la résurrection, la vie éternelle, sont contenus dans le mot le plus personnel qui soit : Marie ! Dans les pleurs, les doutes ou le découragement, j’essaie désormais d’entendre le jardinier Jésus m’appeler par mon prénom.
Jean de Saint-Cheron
(Méditation inédite pour Magnificat.)
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