Nul ne peut se prévaloir de la volonté de Dieu.
Le culte de la personnalité est une pratique païenne qui vise plus ou moins à revêtir les simples mortels des attributs de la divinité. Nous en avons sous les yeux deux exemples inquiétants. Donald Trump il y a quelque temps et Vladimir Poutine cette semaine ont établi un lien de sens si ce n’est de causalité directe entre leur entreprise politique et la volonté divine, en se plaçant comme agents de la main de Dieu pour agir dans le monde, l’un pour sauver l’Amérique, l’autre la Russie. Cherchez l’erreur ! Dans l’Église, ces considérations sont bien balisées. En dehors de l’administration des sacrements, nul ne peut se prévaloir de la volonté de Dieu.
L’Église ne manque pas de sagesse dans sa relation à son chef. Même si nous devons rester vigilants, en particulier à cause de la pratique récente de canonisation des papes. L’habitude, si elle s’installait, de canoniser les papes nuirait au message porté par la papauté.
Il existe d’autres manières d’honorer la figure du pape, en se mettant à son école. Depuis le début de son pontificat, François insiste sur la détermination pastorale de son ministère. S’il est, de fait, en haut de la hiérarchie ecclésiastique, il sait se tenir en bas avec les plus délaissés et au milieu avec les communautés locales du monde entier.
De manière qui n’est pas anecdotique, mais bien plutôt systématique, il multiplie les signes de désacralisation de sa fonction : petite voiture blanche pour se déplacer, simple chambre à la maison Sainte-Marthe en lieu et place des appartements pontificaux, chaussures de ville noires comme tout le monde mais aussi coups de téléphone directs à ceux dont il veut être proche etc., les exemples sont légion.
Toute cette simplicité fait de lui un être attachant, à qui on souhaite une longue vie et c’est bien cela qui compte : laisser grandir une forme d’amour entre lui et nous.
Arnaud Alibert, assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix
27/02/2025
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