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| P. Emmanuel Ntakarutimana |
Vivre en frères d’ethnies différentes est déjà une prédication sans paroles
La vulnérabilité, le P. Emmanuel Ntakarutimana, supérieur des dominicains à Bujumbura (Burundi), l’a lui-même expérimentée. « Il y a quelques années, quand on me parlait des droits humains dans la mission de l’Ordre dominicain, j’en avais une vision très théorique », lui qui a été président de la Commission nationale indépendante des Droits de l’Homme dans son pays aujourd’hui déchiré.
« Et puis j’ai été confronté à des situations existentielles qui m’ont forcé à marcher sur les cassures de l’expérience humaine. Quand on doit s’exiler de son pays pour échapper à la tempête, on est obligé de s’interroger sur sa propre vulnérabilité. Cela nous oblige à développer en nous la vertu de miséricorde en y intégrant nos propres blessures. «
Lui non plus n’oublie pas le témoignage de la vie fraternelle. « Dans mon pays, vivre en frères d’ethnies différentes est déjà une prédication, même si nous ne disons pas un mot », raconte celui qui a vu certains de ses frères rwandais arrêtés et malmenés par la police politique.
« Le charisme de l’Ordre est de rappeler à l’Église qu’elle est une famille qui s’édifie en prêchant l’Évangile. Dans une famille, tout le monde a la capacité de prendre la parole. Cette famille ne peut se faire si des gens restent en marge: la fraternité est centrale, chaque voix compte. »
P. Nicolas Cenèze, congrès pour la mission, janvier 2017, Rome
La Croix

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