25 septembre 2024

LA FEMME AU PARFUM


Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait.

« Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux et, pendant qu'il était à table, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum de nard, pur et très coûteux. Elle brisa le flacon d'albâtre et lui versa le parfum sur la tête. Marc 14, 1-15

C’est bien d’avoir la foi, de partir sur la lune chercher un désert… encore faut-il garder les pieds sur terre ! 

Soyons-en certain, une foi qui ferait perdre le sens du réel est incapable de nous sauver. À quatre personnes dans l’Évangile, le Christ affirme : « ta foi t’a sauvé ». Bartimée, l'hémorroïsse, le lépreux samaritain, la femme au parfum. 
Cette femme, justement. Pourtant pécheresse, la voilà qui se jette aux pieds de Jésus, les embrasse, les essuie, les parfume. Pourquoi les pieds plus que la tête ? C’est en parfumant ce qui rattache le Christ au sol, à la terre, qu’elle embaume toute la maison. Elle touche la nouveauté de l’Évangile en fait. Cette femme découvre que la foi en Jésus Christ ne commence pas par la tête, mais bien par les pieds, le plus terrestre. Et des pieds, elle remonte au cœur.
Le Christ est ému par la force de ce geste très concret et « puisqu’elle a montré beaucoup d’amour », sa foi l’a sauvée. Cette foi, c’est celle en un Dieu qui s’incarne, qui met ses pas dans les nôtres pour que nous mettions nos pas dans les siens. 
Le sol et le ciel ne sont plus si loin. La terre et la lune à un jet de pierre, à peine.

Frère Charles Desjobert, dominicain
Extrait de Carême dans la ville (2019)

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