4 août 2024

« ABBA, DIS-MOI UNE PAROLE »

 


Il est vital de ne pas se couper de la Source

« Quand je travaillais, je ne trouvais jamais le temps de prier. Je me disais que c’était parce que j’avais trop de choses à faire. Mais depuis que je suis à la retraite, c’est la même chose. Arrive le soir, et je prends conscience que je n’ai pas pris le temps de prier. Comment faire ?»

Votre question n’est pas une question théorique, mais très personnelle, car la prière est une histoire, une relation personnelle entre vous et Dieu. Ne serait-il pas merveilleux de retrouver « l’esprit » des Pères du désert, que l’on allait trouver non pas pour exposer nos soucis quotidiens, mais à qui on ne faisait qu’une demande : « Abba, dis-moi une parole. » Brûlants du désir de Dieu, ces êtres lumineux lisaient dans les cœurs et étaient capables de trouver la parole ou le conseil juste pour chacun.

Vous pourriez mettre en place au quotidien ces espaces de respiration qui nous unissent à Dieu. Vous pourriez apprendre peu à peu à réenchanter le temps, l’espace, en mettant Dieu au cœur de vos journées, sans le cantonner uniquement à des moments et à des pratiques formels. Respirer, manger, travailler, échanger, rencontrer… peuvent constituer autant d’occasions de prier. À la source de tout cela, il y a le désir de Dieu. Or l’amour ne se met pas en équation, et si nous, pauvres humains, avons besoin de méthodes, de modes d’emploi, n’oublions jamais que ces derniers ne sont que des « moyens » et que le principal réside dans ce lien entre Dieu et l’homme. Alors, je vous invite à vous asseoir, à fermer les yeux, à mettre votre main sur votre cœur et à murmurer tout simplement « me voici ». Dieu fera le reste.


Patrice Gourrier, prêtre et psychologue 

prier-presse.fr, septembre 2023


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Comme beaucoup, j’ai une vie prenante : un métier de journaliste, des transports longs, une famille, des amis, des sollicitations incessantes, etc. Cette vie, je l’ai choisie, mais elle exerce parfois une forte pression sur moi, et même une forme de tyrannie. Quand je commence à suffoquer, je n’hésite pas à alléger mon emploi du temps pour prendre de la hauteur. J’annule, je décline, je sursois et, en général, je respire mieux. Dans ces moments de ras-le-bol, le risque c’est de se retrouver à la  surface de soi-même. Cela peut survenir insidieusement. Ne pas se couper de la Source est alors vital. Il faut réagir par de petits actes : prières brèves dans n’importe quelle circonstance, lecture méditée de l’Évangile du jour dans mon lit avant de m’endormir, temps de recueillement dans une église au cours d’une de mes pérégrinations dans Paris. Quand un besoin plus fort se fait sentir, je m’inscris à une retraite ignacienne pour y voir plus clair et, le cas échéant, prendre des décisions.


Jean-Marc Bastière, journaliste à prier.com

Apprivoiser le temps

prier-presse.fr, septembre 2023

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