30 juillet 2024

LA QUESTION SEMPITERNELLE DU BIEN ET DU MAL

 


Si Dieu existe, pourquoi ne supprime-t-il pas le mal dans le monde ? 

Par chance, Dieu n’est pas hanté comme nous par ce rêve d’un monde chimiquement pur, où le bien pourrait régner sans mélange. Car il sait trop bien, lui, qu’aucune frontière ne peut distinguer les bons et les mauvais, parce que le bon grain et l’ivraie, le bien et le mal, grandissent ensemble jusque dans notre propre cœur. De quel côté serais-je, moi, s’il s’avisait de faire le tri ? Si Dieu exauçait ma prière et exterminait le mal dans le monde, j’aurais peut-être du souci à me faire.

Mais le projet de Dieu, ce n’est pas le tri et la sélection : c’est que les hommes aient la vie, et la vie en abondance (Jn 10, 10). En bon jardinier, il sait qu’abondance et désordre sont inséparables : l’herbicide qui, pour détruire les mauvaises herbes, rend stérile le potager est un remède pire que le mal. La crainte scrupuleuse d’agir mal peut nous conduire à ne rien faire du tout. 

La Bible nous invite au contraire, presque à toutes les pages, à ne pas avoir peur. À faire confiance à ce jardinier si expert qu’il peut transformer patiemment mon ivraie en un splendide épi de blé.

Fr. Adrien Candiard, dominicain bibliste au Caire - Égypte

Extrait de Signes dans la Bible (2014)

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