18 juin 2023

« VA, JE T’ENVOIE. »





L’appel est toujours gratuit, inattendu, immérité.


Jésus regarde la foule, cette foule désorientée, déboussolée. Il se laisse atteindre au plus profond de lui-même, comme une mère souffre face à la détresse de son enfant. Demandons la grâce de regarder nos frères et sœurs avec la même compassion, tant de personnes perdues, sans repères qui ne savent plus en qui mettre leur confiance. Bien des bergers ont failli, hélas !, laissant leurs brebis blessées et perdues.

Dans ce regard de ­Jésus se révèle le cœur de Dieu. Ce Dieu qui se révélait ainsi à Moïse : « Oui, j’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu son cri et je suis descendu pour le délivrer. Va, je t’envoie. » ­Jésus vient accomplir la promesse du Père. Il est descendu pour nous délivrer d’une vie sans but et sans espérance. En lui, le Royaume de Dieu s’est approché. Sa présence révèle la tendresse du Père envers les pauvres et les petits. Et notre vie en est transformée, transfigurée.

Face à l’urgence de la mission, Jésus commence par tourner nos regards vers le Père. « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. » Toute mission s’origine dans le cœur du Père. Nous sommes des ouvriers, des serviteurs, des instruments de sa grâce. Comment être témoins si nous n’avons d’abord été brûlés nous-mêmes par la miséricorde du Père ? Ce que nous avons à offrir ne vient pas de nous-mêmes et ne nous appartient pas. Dieu seul délivre, libère, apaise les blessures.

Cela prend du temps pour l’accepter. L’appel est toujours gratuit, inattendu, immérité. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »


Frère Nicolas Morin, moine de la Fraternité franciscaine de Besançon 

Journal La Croix

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