28 mai 2023

LA PENTECÔTE, FÊTE DU SAINT-ESPRIT

 



Quel genre d’avocat l’Esprit Saint est-il ?


Selon le pape François dans son allocution du 14 mai, « l’Esprit Saint ne nous laisse jamais seuls, il est proche de nous, comme un avocat qui assiste l’accusé en se tenant à ses côtés. Et il nous suggère de nous défendre face à ceux qui nous accusent. »

Qui sont ces accusateurs face auxquels l’Esprit Saint nous assiste ? Nous-mêmes, d’abord, répond François, « lorsque nous ne nous aimons pas et ne nous pardonnons pas », lorsque nous nous dénigrons nous-mêmes en croyant être « des ratés et des bons à rien ». Le monde, ensuite, « qui rejette ceux qui ne correspondent pas à ses schémas et à ses modèles ». Mais, surtout, le diable, qui est « l’“accusateur” et le diviseur par excellence ».

Comment l’Esprit Saint s’y prend-il pour nous aider à nous défendre ? L’Esprit, rappelle François, nous a été envoyé pour nous remettre en mémoire les paroles du Christ. Il « nous permet ainsi de répondre au démon accusateur non pas à travers nos propres paroles, mais à travers celles du Seigneur ». En nous souvenant aussi que nous sommes « les enfants bien-aimés de Dieu ». Dans son homélie pour la solennité de Pentecôte 2021, François précisait : « [Il] nous défend contre les mensonges du mal en nous inspirant des pensées et des sentiments. Il le fait avec délicatesse, sans nous forcer : il se propose mais ne s’impose pas. »

Et puis, comme tout bon avocat, l’Esprit Saint est un conseiller. Dans la même homélie de Pentecôte 2021, François évoquait les trois principaux conseils que donne l’Esprit, selon lui : « Habite le présent », « contre la tentation de nous laisser paralyser par les amertumes et par la nostalgie du passé, ou de nous concentrer sur les incertitudes de demain ». « Cherche le tout », comme les apôtres à la Pentecôte : « Ils apprennent à ne pas donner la primauté à leurs points de vue humains, mais au tout de Dieu. […] Le Paraclet pousse à l’unité, à la concorde, à l’harmonie des diversités. » Enfin, et surtout, « Mets ton Dieu avant ton moi » : « Le Paraclet affirme la primauté de la grâce. C’est seulement si nous nous vidons de nous-mêmes que nous laissons l’espace au Seigneur ; c’est seulement si nous nous confions à lui que nous nous retrouvons nous-mêmes ; c’est seulement en étant pauvres en esprit que nous devenons riches d’Esprit saint. »

 L’Esprit Saint est « consolateur » 

Dans son allocution du 14 mai, François insiste sur la proximité de l’Esprit Saint, qui demeure avec nous et en nous selon l’Évangile de Jean (14, 17). « Il n’est pas un hôte de passage qui vient nous rendre une visite de courtoisie, il est un compagnon de vie, une présence stable. […] Il est patient et reste avec nous-même lorsque nous tombons. Il reste parce qu’il nous aime vraiment. » Il nous console dans l’épreuve, « en nous apportant le pardon et la force de Dieu ».

L’Esprit selon François est l’artisan de la bonté et de la miséricorde divine : « Dans sa voix qui parle au cœur, il y a toujours le timbre de la tendresse et la chaleur de l’amour. » Et quand il se montre exigeant, « il nous suggère ce qu’il faut changer et comment grandir », sans jamais se faire humiliant. Bref, le Paraclet est « loyal, il est transparent, il est authentique. […] Il est un ami vrai, fidèle, qui ne cache rien ».


Christel Juquois, journaliste 

Journal La Croix

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