28 mars 2023

LE PARTAGE, DESTINATION UNIVERSELLE DES BIENS

 


Le don, un devoir moral ou une question d’éthique ?

Chaque année, pendant le ­Carême, les chrétiens sont invités à se rapprocher de Dieu par la prière, le jeûne et le partage. Les notions d’efforts qui sous-tendent cette période de conversion peuvent faire oublier qu’un chrétien est d’abord appelé à recevoir son existence, la création, les autres êtres humains, la mort et la résurrection du Christ, comme des dons de Dieu. De cette relation authentique avec Dieu découle un rapport aux biens matériels renouvelé dont témoignèrent les premiers chrétiens quiavaient tout en commun.

Sans copier leur manière de vivre, les chrétiens peuvent aujourd’hui s’appuyer sur un principe de la doctrine sociale de l’Église : la destination universelle des biens. « Elle consiste à dire que l’homme est le gestionnaire, non le propriétaire, des biens de ce monde. Ainsi, quand on fait l’aumône à un pauvre, on ne lui donne pas de ses biens personnels, mais on rétablit de la justice là où il y avait de l’injustice, on rétablit l’ordre du monde tel que Dieu l’aurait voulu.

« Tout est lié », ne cesse de répéter le pape François depuis son encyclique Laudato si’. Plus que d’une question morale, il s’agit pour les chrétiens de cohérence de vie. Donner, c’est prendre le risque de la relation ; la posture avec laquelle on donne est-elle une posture de surplomb qui transforme les autres en assistés ? Ou bien cherche-t-on à établir un partenariat ? Dans la perspective chrétienne, donner implique que celui qui reçoit ait la possibilité de donner à son tour, comme il le souhaite.

Florence Chatel, journaliste  

Donner, une obligation morale dans les religions ?

Journal La Croix, 22 mars 2022

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