7 février 2023

À L’ ÈRE DES NOUVELLES IDOLES

 



L’heure est à l’humble courage de chaque jour et à la surnaturelle espérance.

Nous sommes entrés au XXIe siècle dans une ère où se lèvent de nouvelles idoles. Elles sont encore plus radicales car elles ne s’opposent plus directement au Sauveur, mais elles consistent en une rupture avec le Créateur. Au refus d’être sauvé a succédé le refus d’être créé.

 L’idéologie actuelle est celle d’une liberté qui refuse sa limite et veut choisir absolument sa vie comme elle entend choisir sa mort. Il ne s’agit pas de « devenir ce que nous sommes » en consentant à notre origine sexuée, en acceptant d’être « qualifiés dans l’être » par notre héritage et notre corps, mais de devenir absolument ce que nous voulons être. Certains « influenceurs » minoritaires mais incroyablement violents font obstruction à toute contradiction, aux États-Unis et de plus en plus en Europe, jusque dans ce temple du questionnement et du débat d’idées que devrait constituer la recherche universitaire. 

« Laissez une paroisse vingt ans sans prêtres. On y adorera les bêtes », disait le saint curé d’Ars, comme pour signifier que l’homme ne peut tenir que par le Haut et que sans une orientation de tout son être vers l’Amour invisible, manifesté dans le visage de l’autre, et surtout du plus petit, il se perdra dans l’abîme de son propre nombrilisme. Ces soi-disant sages sont devenus fous, ils ont échangé la gloire du Dieu impérissable contre des idoles représentant l’être humain périssable.  Benoît XVI: « L’agnosticisme aujourd’hui largement dominant a ses dogmes et est extrêmement intolérant à l’égard de tout ce qui le met en question et met en question ses critères. Par conséquent, le courage de contredire les orientations dominantes est aujourd’hui particulièrement urgent. Ce courage ne consiste pas à frapper avec violence, à être agressif, mais à se laisser frapper et à tenir tête aux critères des opinions dominantes. Cette prétention dictatoriale à avoir toujours raison par une apparente rationalité exige l’abandon de l’anthropologie chrétienne et du style de vie jugé “primitif” qui en découle ». Si nous ne pouvons qu’adopter la bienveillance du bon Pasteur pour tout homme en ce monde, quelle que soit sa situation de vie, nous ne pouvons renoncer à transmettre, en son temps, le plan de Dieu sur l’homme et l’appel du Christ à la conversion. 

L’heure est à l’humble courage de chaque jour et à la surnaturelle espérance. À ne pas blasphémer contre l’Esprit Saint. Certains seront persécutés, du moins médiatiquement, pour leur fidélité à la foi qui nous vient des apôtres. Dieu seul demeure au sein d’un monde qui change sans cesse, qu’il nous faut aimer et rejoindre sans pactiser avec ses ombres. Ce combat se joue dans les profondeurs de nos cœurs. 


Luc de Bellescize, prêtre du diocèse de Paris

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