En la figure de Marie, la foi chrétienne vénère tout ensemble le double idéal de cette pureté surnaturelle (Annonciation, Visitation) dont l‘être le plus souillé garde encore la secrète nostalgie et cette inépuisable, cette universelle tendresse de la maternité selon la chair.. L‘image de la Vierge Mère se dresse au cœur de la société occidentale, familière présence: on mesure mal combien de choses seraient différentes si, de nos traditions, sa figure était effacée. Fête de nos saisons, noms de nos femmes et de nos filles, noms aussi de tant de villes et de villages, combien de nos coutumes portent son signe, comme notre langage, notre littérature et plus encore l’art de nos monuments ! Sans cesse grandissant au cours des siècles, surout depuis que le Moyen-Âge français le mit en une place de premier rang, le culte de Marie est un fait d‘histoire. Des milliers de missionnaires se dévouent à des œuvres d’inépuisable charité, en n’ayant pour consolation que l’image de cette petite Vierge Mère au fond du coeur. Elles témoignent d’elle, les cathédrales d’Amiens, de Paris, de Chartres, de Reims et de Florence et de Cologne, tout autant que les foules de Lourdes ou de Fatima. Par l’amour de l’enfant modeste qu’illumine la volonté du Tout-Puissant, la plus douce des traditions chrétiennes comble en chacun de nous ce désir inassouvi, inapaisable de retrouver, à travers les pires détresses, notre coeur d’enfant.
Henri Daniel-Rops, de l’Académie Française
„Jésus en son temps“ éd. DDB, 1971 p.106

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