Ne pas oublier la joie du chemin choisi.
« Les premiers seront derniers, et les derniers seront premiers. » Il y a donc un retournement. Lorsque nous regardons des premiers, c’est-à-dire des gens qui sont depuis longtemps sur le chemin du Seigneur, il est souvent frappant de voir qu’ils sont émoussés : ils oublient lentement la joie de l’enthousiasme, de la conversion, de la décision, du chemin choisi, ils s’installent, ils sont continuellement de mauvaise humeur et ne suivent plus clairement le chemin du Seigneur, ils s’accordent à eux-mêmes une valeur qu’ils retirent au Seigneur, ils deviennent lentement étrangers au Seigneur et ne font plus attention à lui, ils le laissent en quelque sorte de côté. Ils étaient peut-être premiers par leur décision mais les voilà derniers. D’autres, qui ont peut-être eu besoin de plus de temps pour bien comprendre, peuvent garder vivants leur joie, leur amour, leur enthousiasme. Ainsi, le Seigneur peut, quand il vient les chercher, les accueillir comme premiers. Tout homme qui essaie de suivre le chemin du Seigneur est menacé par ce danger de l’engourdissement, de la paralysie de la disponibilité intérieure.
Nous demandons au Seigneur de bien vouloir nous garder aussi vivants qu’au premier jour. Qu’il fasse de chacun de nos jours un jour nouveau qui lui appartient, qu’il le remplisse si bien de son amour que notre amour pour lui ne devienne pas tiède mais demeure ce qu’il était au commencement : quelque chose de brûlant à quoi nous voulons vraiment tout sacrifier sans réserve.
Adrienne von Speyr, Laïque et médecin suisse,
Méditation quotidienne magnificat

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