| „La flagellation“, Arnaud Courlet de Vregille |
La manière de comprendre la vérité sera toujours personnelle,
Ne faisons pas trop facilement le procès de Pilate. Car…Pilate, c’est vous et moi, lorsque dans une situation inextricable comme la sienne, nous tentons de maintenir la foule au calme,
au détriment peut-être de la vérité.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous évitons des décisions difficiles, qui nous obligeraient à faire un chemin de vérité sur nous-même.
Pilate, c’est vous et moi lorsque pour un choix en conscience, nous fondons notre décision sur ce qui est simplement utile, plutôt que sur ce qui est vrai, ou sur nos émotions, plutôt qu’avec notre raison.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous ne croyons finalement plus vraiment en la vérité parce que nous savons trop bien qu’au nom de celle-ci le pire a été commis ! Ne sommes-nous pas les fils et les fils d’un siècle qui a voulu enfermer la vérité et la mettre dans des formules ? Oui, la vérité a souffert sous Ponce Pilate… mais elle n’est pas morte ! Ne dit-on pas que la vérité peut pâlir, mais jamais périr ?
Osons croire aujourd’hui encore qu’il existe une Vérité qui donne sens à nos vies. Mais reconnaissons aussi que la manière de comprendre celle-ci sera toujours personnelle, car la vérité se trouve chez celui ou celle qui se met à son écoute… En effet, la vraie question de la vérité n’est pas posée par Pilate mais bien par le Christ au cœur du récit : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ». Est-ce que la vérité est sur tes lèvres, et est-ce la vérité de ton cœur ? Est-ce qu’elle vient de toi ?
Il s’agit finalement d’être ajusté et en cohérence avec ce que nous disons ; de garder une vigilance intérieure pour entourer de bienveillance ce que nous affirmons.
Prédicateur : Frère Didier Croonenberghs, dominicain en Belgique
Le Jour du Seigneur
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