Est-ce l’accentuation des dangers et des tensions tout autour de nous ? Il est des moments où le temps prend une densité toute particulière. Où l’on s’arrête à contempler une scène apparemment anodine tant, sans doute, le banal nous rassure, nous console. Quelque chose de l’ordre du désir de se réfugier dans la vie ordinaire : celle, la seule, sur laquelle on ait une quelconque prise. Souffler la bougie d’un anniversaire, se dire que l’on s’aime. Parler doucement de choses et d’autres plutôt que de se laisser habiter par des paroles extérieures qui menacent et même parfois paralysent. Être fidèle à la parole donnée pour des choses ordinaires quand tant n’y attachent plus d’importance. Maintenir sa route quand on vous susurre de faire demi-tour…
Et c’est l’essentiel. Goûter d’être là, simplement, sans retenue. Et cela tombe bien car c’est précisément là que le Tout Autre nous rejoint, au plus intime de nous-même. Il ne se lasse pas d’entendre les battements de nos cœurs : chacun d’eux est une merveille, un miracle car il nous dit que nous existons, que nous sommes.
Le présent est en fait le seul temps véritable, le seul garanti, le seul profitable. Il a l’épaisseur de notre volonté. Mais il est aussi le temps de la miséricorde : il nous est toujours accordé pour que cette volonté, qui fait souvent défaut, puisse se ressaisir et nous donner d’être digne de ce jour de grâce.
Le présent est un cadeau. Le Cadeau véritable est toujours présent.
P. Benoist de Sinety, curé de la paroisse Saint-Eubert de Lille-centre
La joie simple de vivre le présent comme un don de Dieu.

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